Les indicateurs contradictoires qui escortent la métamorphose de la société sont légion à Sougueur, comme à travers certaines autres localités de la wilaya de Tiaret, et rappellent que le perfectionnement est signe de consommation et rien de plus. Les habitants de la cité des 270-Logements, située sur l'axe menant à Aïn Dheb, en appendice de l'antique Trézel, viennent de brandir ce paradoxe. Organisés autour d'une pétition dont une copie est remise au bureau de Liberté, destinée à l'ensemble des autorités compétentes, ces derniers crient à l'injustice urbanistique dont ils sont victimes depuis bien des années. Accusant les responsables, généralement dénoncés de ne se servir de leur poste que pour jouir du maximum d'avantages, abandonnant au second plan les préoccupations des citoyens, les signataires, dont le nombre dépasse la centaine, pointent un doigt accusateur en direction des responsables locaux, notamment les élus, qui estiment n'avoir pas les coudées franches afin de consentir à une quelconque amélioration de la situation. Ces derniers, sceptiques justement quant au rôle des élus, ne croyant plus à l'efficacité de leur action, vont jusqu'à remettre en cause le rôle des assemblées élues en sollicitant directement le wali pour leur venir en aide et revoir leur cas. “Au lieu de chercher à trouver des solutions aux problèmes des citoyens et de venir à bout de leurs mortifications, certains élus ne sont passionnés que par l'enrichissement personnel et les prérogatives que leur pourvoit leur fonction. Pour ceux-là, la vie d'un citoyen constitue le dernier de leurs soucis”, nous affirmera l'un des signataires qui insiste sur le fait que ces pseudo-responsables, moins honnêtes, oublient le sens d'un mandat à la tête d'une municipalité et remettent aux calandres grecques son importance et la confiance placée en eux par cette population qui fait les frais d'une incurie humaine caractérisée. Plus loin, un autre locataire de la cité mettra en relief les multiples défaillances des responsables locaux qui ont été d'ailleurs mises à nu à plusieurs reprises. “L'abus de pouvoir est devenu une règle de fonctionnement chez certains responsables combien de fois mais vainement sollicités par les citoyens, par voie d'audiences, de courrier ou de déclaration sur les colonnes de journaux dans l'espoir du règlement de leurs problèmes, mais ces derniers font toujours la sourde oreille quand ils ne trouvent pas à gratter quelques choses”, nous ajoutera en substance ce dernier. Devant la carence en matière d'éclairage public et domestique, voire tous ces fils qui foisonnent de partout, ni concernant la viabilisation de la cité qui couve un danger critique caractérisé par l'existence d'une immense fosse en plein cœur et utilisée par certains comme dépotoir public, laissant les habitants, notamment les enfants, à la merci de nombreuses maladies, les signataires de ce document ne comptent plus se taire et entendent aller plus loin dans leurs revendications. Toutefois, si la règle démocratique veut que les citoyens soient représentés par des comités de quartier, de village ou de la ville, à Sougueur il est aberrant, peut-on lire sur le document, de n'avoir eu aucune réponse au dépôt du dossier portant sur l'agrément du comité de quartier de ladite cité. Un dossier, est-il mentionné, déposé en août 2007, ne voit rien venir, ni de positif ni de négatif. Par ailleurs, il y a lieu de préciser que plusieurs autres cités de Sougueur et d'ailleurs vivent une calamité similaire, à laquelle les pouvoirs publics semblent tourner le dos jusqu'à l'annonce d'une quelconque campagne électorale où l'on viendra mentir encore une fois à la population à laquelle on promettra monts et merveilles… En attendant, certains se la coulent douce…. R. SALEM