“Des problèmes latents, anciens, liés à l'environnement de l'entreprise, au système financier bancaire et à la bureaucratie dans sa grande dimension, obèrent le développement de l'entreprise”, regrette M. M'rakech Le président de la confédération algérienne du patronat, M. Boualem M'rakech, n'est pas contre l'augmentation du Salaire national minimum garanti (SNMG), qui sera discutée lors de la prochaine tripartite prévue après la fête de l'Aïd el-Fitr. M. M'rakech, joint par téléphone, reconnaît l'existence du problème de pouvoir d'achat, en rappelant que le taux d'inflation a atteint 5,4% au mois de juillet dernier. Seulement, le président de la CAP précise que ce dossier, aussi important soit-il, n'est pas le seul qui sera posé sur la table des négociations. Parce que l'entreprise est le lieu et la base de la création de richesses, M. M'rakech estime qu'elle doit être au cœur de la problématique économique. C'est ce postulat qui a toujours guidé l'élaboration des propositions de la confédération algérienne du patronat, l'un des plus importants syndicats des patrons. Du coup, le président de la CAP lie la problématique de la hausse du SNMG, en particulier, et des salaires à la question de “la production et de la productivité de l'entreprise”. En d'autres termes, M'rakech se préoccupe d'avantage des conditions dans lesquelles l'entreprise algérienne évolue. Certes, affirme le président de la CAP, des efforts ont été accomplis dans cette voie ; de nombreuses mesures favorables à l'entreprise ont été décidées ces dernières années. Il reste cependant beaucoup à faire pour apporter toutes les réponses adaptées aux problèmes vécus par les entreprises. “Des problèmes latents, anciens, liés à l'environnement de l'entreprise, au système financier bancaire et à la bureaucratie dans sa grande dimension, obèrent le développement de l'entreprise”, regrette-t-il. Le président de la confédération algérienne du patronat estime que les retards accumulés, enregistrés dans ce cadre, sont dus au fait de n'avoir “pas appliquer les réformes engagées”. Le président de la CAP demande la mise en place des conditions devant permettre aux entreprises de relayer à terme l'effort public d'investissement, en impulsant le développement des capacités productives nationales à travers le développement réel des activités de production de biens et de services dans des conditions de performance et de compétitivité. Si la CAP est favorable à l'amélioration du pouvoir d'achat, elle ne peut, néanmoins, éluder la question de la productivité qu'elle considère comme déterminante. Du coup, l'organisation que préside M. Boualem M'rakech souhaite que les prélèvements obligatoires en matière de charges sociales qui obèrent lourdement les coûts supportés par les entreprises soient revus à la baisse. Concernant la loi de finances complémentaire 2009, M. M'rakach se dit serein. “Il y a du bon et du moins bon dans cette loi”, affirme-t-il. Le président de la confédération algérienne du patronat indique que son organisation allait analyser le texte dans le détail et fera des propositions à la lumière de l'étude. En tout état de cause, la CAP estime que l'entreprise doit être au centre des politiques économiques. Une telle démarche appelle une action continue de l'Etat pour améliorer l'environnement macroéconomique et organiser les soutiens indispensables à l'entreprise pour lui permettre de s'adapter aux transformations. Toutes ces problématiques, la CAP compte les soumettre pour être débattues lors de la prochaine tripartite, en précisant que l'ordre du jour de la rencontre est élaboré d'un commun accord. M. M'rakech affirme que l'entreprise algérienne est capable de produire, “et même de bien produire”, pour peu que les conditions soient réunies.