Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, considère que les déclarations de Frank La Rue, rapporteur spécial de l'ONU sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'expression et d'opinion, sont «inopportunes». Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, considère que les déclarations de Frank La Rue, rapporteur spécial de l'ONU sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'expression et d'opinion, sont «inopportunes». On n'a pas de leçons à nous donner, a-t-il dit. Le ministre a rappelé que la Constitution algérienne accorde le maximum de libertés et s'il y avait une petite restriction avec l'application de l'état d'urgence, elle est maintenant levée. Le ministre a abordé les réformes annoncées par le chef de l'Etat, notamment la révision de la Constitution qui se fera, fait-il remarquer, dans une grande commission. Les réformes vont l'être, souligne-t-il, avec une très large concertation et ne seront pas l'œuvre du «système». Pour la loi électorale, c'est le mode de scrutin qui va être revu. Il y aura également, rappelle-t-il, la loi sur les incompatibilités avec le statut d'élu. En plus des dispositions qui existaient (concernant les magistrats, hauts fonctionnaires, services de sécurité) s'ajouteront des dispositions concernant ceux qui ont le pouvoir financier, c'est-à-dire l'incompatibilité entre l'argent et le pouvoir. La loi sur les partis également sera révisée. M. Ould Kablia fait constater que des personnes sont à la tête de leur formation politique depuis 15 ans, des partis politiques ont plusieurs directions, d'autres connaissent des mouvements de redressement. Il souligne que l'article 42 de la Constitution ne permet pas la création de partis islamistes et la réhabilitation du FIS dissous n'est pas à l'ordre du jour. La nouvelle loi sur les partis est prévue avant les prochaines élections législatives de 2012. La loi actuelle, fait-il remarquer, est permissive et a donné naissance à plus d'une soixantaine de partis politiques qui ne remplissaient pas toutes les conditions de viabilité, Sur ces 60 partis, 40 ont disparu, ajoute-t-il. Actuellement plus de 40 partis attendent leur agrément, en dehors des 5 ou 6 dirigés par des personnalités connues. Idem pour les associations au nombre de plus de 80 000 mais dont l'impact sur la vie du pays est faible. Toujours sur le même chapitre, le ministre a confirmé que le gouvernement n'a pas l'intention de retirer le projet de code communal qui attend d'être voté par les députés. Sur les 120 amendements déposés, il y en a beaucoup qui portent sur la forme. Mais, reconnaît-il, les amendements de fond risquent de poser problème. L'essentiel, dit-il, c'est le problème des comptes, on ne peut accepter qu'une APC reçoive des dons de l'extérieur. Pour le contrôle des délibérations par le wali, il s'agit, précise-t-il, d'un contrôle de conformité et non pas d'un contrôle d'opportunité. Quant au code de wilaya, il posera moins de problèmes. Le ministre a évoqué l'effort complémentaire qui est mené par le gouvernement pour les régions frontalières du sud du pays pour améliorer les conditions de vie des populations. Autre sujet abordé : la lutte contre la bureaucratie dans laquelle sont prévues 50 mesures touchant le service de l'état civil mais aussi les douanes, les impôts et le commerce. Le ministre de l'Intérieur lie la recrudescence des attentats à la situation politique dans le pays. Il fait observer qu'il y a trois ou quatre régions du pays où le terrorisme se manifeste et qu'il est toujours possible pour les terroristes de regrouper un certain nombre de combattants pour faire une action d'éclat, une action médiatique. Il met les derniers attentats sur le compte de la baisse de vigilance, car, explique-t-il, lorsque les choses paraissent calmes et apaisées, les services de sécurité ont tendance à baisser la vigilance. M. Ould Kablia qualifie de suppositions, les informations relatives à l'acquisition par les terroristes d'armement en provenance de Libye. Je n'ai pas connaissance que ces armes sont déjà parvenues mais il y a possibilité d'infiltration d'armes de provenance libyenne, a-t-il ajouté. Il confirme que la présence des services de sécurité a été renforcée au niveau des frontières libyennes qui sont longues de plus de 1000 km. Lakhdar A.