Après celle nationale des enfants de chouhada (ONEC) de Tayeb El Houari et la Coordination nationale des enfants de chouhada (CNEG) de Bounedjma, un autre mouvement regroupant cette frange de la famille révolutionnaire pourrait naître dans les prochaines semaines. S'intitulant Mouvement des enfants de chouhada libres (MECL), elle est la résultante de ce qui paraît être un aggiornamento de membres scissionnistes des structures traditionnelles connues. Après celle nationale des enfants de chouhada (ONEC) de Tayeb El Houari et la Coordination nationale des enfants de chouhada (CNEG) de Bounedjma, un autre mouvement regroupant cette frange de la famille révolutionnaire pourrait naître dans les prochaines semaines. S'intitulant Mouvement des enfants de chouhada libres (MECL), elle est la résultante de ce qui paraît être un aggiornamento de membres scissionnistes des structures traditionnelles connues. Le MECL semble avoir pris son envol avec la multiplication des réunions dont la toute dernière s'est tenue à Annaba. Celle-ci a fait l'objet d'un communiqué daté du 23 avril 2011. Faisant référence aux multiples atteintes aux droits et à la dignité des enfants de chouhada, ce communiqué portant sur ce qui paraît être des résolutions d'une assemblée générale, désigne à la vindicte, sans les nommer, les actuels responsables de l'ONEC et de la CNEG. Qualifiés d'improductifs et facteurs de tous les maux à l'origine de l'immobilisme, ces responsables sont accusés d'être derrière les graves dissensions. Notamment celles apparues avec l'application de l'instruction n°182 du 3 avril 2011. Comme ils sont également accusés d'être des privilégiés, des fraudeurs et de figurer dans la longue liste de ceux qui profitent du système. Les termes contenus dans le communiqué reflètent les accents de l'exaspération des signataires qui précisent que leur mouvement est totalement indépendant. Les mêmes termes donnent forme et langage à une véritable révolte. Affirmant qu'une réunion regroupant la majorité des enfants de chouhada se tiendra prochainement à Alger pour finaliser le dossier d'agrément, les signataires du document d'Annaba ont émis une plateforme de revendications. Même s'ils sont tous liés à la situation sociale des enfants de chouhada, les points qu'elle comporte sont beaucoup plus une activation des hostilités latentes au sein de l'ONEC et de la CNEG. S'y mêle l'esprit de revanche et de réaffirmation nationale. En aparté, les fondateurs du futur mouvement ECL affirment que leur démarche a séduit bon nombre de leurs pairs de toutes les régions d'Algérie. Selon eux, ces derniers voient déjà se dessiner une nouvelle organisation des enfants de chouhada contre les deux structures existantes pointées du doigt pour leur conservatisme et immobilisme générant déception et colère des enfants de chouhada. Tout en dénonçant l'apparence de fin de non-recevoir de leurs différentes et multiples préoccupations par le président de la République, le chef du gouvernement et le ministre des Moudjahidine, les signataires du communiqué d'Annaba délimitent les chantiers d'un nouveau corpus de revendications. Dans le lot, il y a la question de l'augmentation de la retraite à 100% et l'évolution de la carrière professionnelle. Le contenu du communiqué émis ne fait référence à aucune orientation politique et encore moins d'appartenance à un quelconque parti politique. «Nous sommes un mouvement indépendant», se plaisent à répéter ses représentants de Annaba. Dans un sens étroit, cette expression renvoie à un modèle de juste compétition entre les individus membres de la famille révolutionnaire. Elle suggère qu'il suffit de placer de nouveaux pions sur la ligne de départ pour lever les obstacles et éliminer les entraves. Plus qu'un virage, la création d'une 3ème force au sein des enfants de chouhada est un rappel à la réalité au lendemain de la transmission par le ministère des Moudjahidine de l'instruction N°182 à la direction générale de la fonction publique. Elle a remis au centre du débat la question de la situation sociale des enfants de chouhada. Les termes du communiqué cristallisent leurs inquiétudes et révèlent le malentendu en germe tout au long de ces deux dernières années entre une ONEC en déphasage avec sa base, une CNEC qui ne coordonne plus rien et des enfants de chouhada qui appellent l'Etat à assumer ses responsabilités. « …Sur ce qui peut découler d'une persistante fin de non- recevoir des revendications», menacent les signataires du communiqué de Annaba. A. Djabali