Lundi 9 mai à 16h, au siège de la société ArcelorMittal Annaba, dans l'enceinte du complexe sidérurgique El-Hadjar, se réuniront les membres de la direction générale et ceux du syndicat de l'entreprise. Ce nouveau round intervient après un intermède qui aura duré plusieurs semaines avec l'arrêt programmé pour une opération d'entretien et maintenance du haut fourneau n°2 ainsi que d'autres installations de production. Les deux principaux animateurs de cette réunion, Vincent le Gouïc, directeur général, et Smaïl Kouadria, secrétaire général du syndicat, tenteront de démêler l'écheveau que représente le dossier des augmentations de salaires. Les deux partenaires saisiront l'opportunité que leur offre l'arrêt de la grève observée depuis le 13 avril jusqu'à jeudi dernier par les 500 travailleurs de la mine de Boukhadra. Les syndicalistes de cette mine ont décidé de se plier à la décision de justice déclarant leur mouvement illégal. Il était temps, car les 2 000 tonnes/jour de minerai en provenance d'Ouenza étaient très insuffisantes pour faire tourner les machines de production. Ainsi, après plus de 20 jours d'arrêt, les wagons de minerai ont repris leur va-et-vient pour fournir la totalité des 6 000 tonnes/jour de minerai au complexe. Autre opportunité, la bonne entente qui caractérise les relations entre les membres de part et d'autres de la table des négociations. Ce que consolide du reste un passage du communiqué émis la fin de la semaine écoulée. Il émane du secrétariat général du syndicat et comporte, autre signe d'harmonie syndico-syndical, la signature des responsables des deux structures représentatives des travailleurs, Smaïl Kouadria et le président du comité de participation, Bouraï Boudjemaâ. Tous deux ont estimé que «l'arrêt annuel du haut fourneau n°2 et les grands travaux menés à travers les unités de production se sont déroulés dans de très bonnes conditions. Grâce aux efforts consentis par les travailleurs, l'usine est aujourd'hui de nouveau en fonctionnement. Efforts, mais aussi grâce au nouvel état d'esprit des travailleurs imprégnés d'une prise de conscience générale et d'une ferme intention d'améliorer en volume et en qualité la production et les ventes». Que faut-il de plus pour rendre heureux Vincent le Gouïc qui semble avoir reçu le message 5/5. La position des syndicalistes est très prometteuse en termes de taux de production. Le représentant à Annaba du groupe leader mondial de l'acier est prêt à engager un débat. Il devrait le faire pour prouver ses bonnes dispositions à remettre en question l'ancienne grille des salaires. Et à l'occasion du 10e anniversaire de l'avènement d'ArcelorMittal en Algérie, répondre favorablement à l'attente de ses 6 000 salariés, mines d'Ouenza et Boukhadra inclus. D'autant que le syndicat a affadi ses termes dans l'expression des revendications des travailleurs. C'est comme si les deux partenaires préparent une importante échéance. C'est apparemment le cas avec la tenue dans les jours proches d'une importante réunion. Elle se tiendra à Alger et réunira autour du dossier investissement industriel ArcelorMittal Annaba 2011/2015, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements (Mipi), les représentants de la société de gestion des participations Transolb, les dirigeants du groupe des entreprises Sider, le secrétaire général de la centrale UGTA, le directeur général d'ArcelorMittal, les secrétaires syndicaux ainsi que les présidents des comités de participation des travailleurs des filiales de Annaba et Tébessa. Il est certain que les discussions tourneront autour de la poursuite du partenariat sur la base des propositions avancées par ArcelorMittal dans sa lettre d'intention. Approuvées par le grand patron de la société franco-indienne, ces propositions ont fait l'objet d'une étude approfondie au niveau des services du Mipi. Le fait que le partenaire franco-indien ait déjà engagé des dépenses pour la mise en place d'un nouveau gueulard à même d'augmenter de 600 tonnes/jour les capacités du HF 2 (actuellement à 2 400 tonnes/jour) et qu'il attend l'aval de la partie algérienne pour lancer un nouveau produit qu'est le fer éponge avec une production de 1,7 million de tonnes/an est un autre signe qui ne trompe pas. A. Dajabali