Quand les forces de sécurité interviennent, cela signifie qu'il est déjà trop tard. C'est presque l'insoumission. Quand le recours aux forces de sécurité est devenu une donnée permanente, fatalement, les manifestations prennent une coloration politique. Il ne peut pas en être autrement. Quand les forces de sécurité interviennent, cela signifie qu'il est déjà trop tard. C'est presque l'insoumission. Quand le recours aux forces de sécurité est devenu une donnée permanente, fatalement, les manifestations prennent une coloration politique. Il ne peut pas en être autrement. Les germes de la crise ont été portés à maturité. L'usage des moyens de sécurité après la survenance d'une crise locale qui se traduit par des émeutes donne l'impression que celui-ci constitue le seul traitement à appliquer. Du moins, cela l'est-il à première vue, car l'événement n'est rapporté que dans sa dimension sécuritaire, ceci pour mettre en évidence que c'est la prévention qui fait défaut et non la répression. Peut-être qu'il ne serait pas perçu que les menaces majeures puissent provenir des manifestations de colère et peut-être serait-il estimé que jamais les conditions d'un embrasement national généralisé ne pourraient être réunies. Mais qui ne sait pas que la solution ne réside ni au niveau des forces de sécurité ni au niveau des jeunes émeutiers ? Les menaces majeures résident dans l'absence de traitements en amont des facteurs de crise, dans l'absence des administrations locales en termes d'écoute et d'audience également permanentes, et cela est plus vrai encore pour ce qui concerne les élus et les partis également en amont de la crise. Le plus important ne réside pas tant au niveau de la parade sécuritaire, mais d'abord de l'analyse qui a conduit à son élaboration. Quels éléments d'analyse ? Quels véritables objectifs politiques poursuivis, car il doit bien y avoir une corrélation entre objectifs politiques, démarches politiques et démarche sécuritaire ? S. I.