Au cours d'une visite de travail et d'inspection mercredi et jeudi derniers à l'ouest du pays, le général-major Ahmed Bousteila, commandant de la Gendarmerie nationale, a mis l'accent sur l'interopérabilité et la coopération avec les autres services de sécurité en matière de lutte contre l'insécurité et la criminalité organisée et de démantèlement des organisations criminelles. Pour ce faire, une ressource humaine plus professionnelle et spécialisée s'impose. C'est ce qui ressort, entre autres, de sa réunion mercredi avec les cadres au Commandement régional d'Oran où il a tenu à ce que les commandants des groupements territoriaux sensibilisent sérieusement leurs subordonnés quant à la prise en charge des préoccupations légitimes de sécurité du citoyen en instaurant un véritable climat de confiance avec la population. « Tout en faisant état des valeurs de probité, de discipline et de compétence, le général-major Ahmed Bousteila a précisé que des efforts indéniables ont été accomplis dans la modernisation et le développement de la Gendarmerie nationale et qu'il reste à poursuivre, à consolider et à perfectionner pour construire la Gendarmerie de demain et contribuer au maintien d'une paix sociale durable, utile au développement du pays », a indiqué le colonel Abderrahmane Ayoub, chef de cabinet du général-major. Ce dernier a, en effet, encouragé les enquêteurs à recourir aux outils et méthodes techniques et scientifiques pour favoriser une meil-leure gestion des situations sécuritaires de plus en plus comple-xes, accroître l'efficacité de l'action de la Gendarmerie nationale et protéger davantage les libertés et droits des citoyens. « Pour la Police judiciaire, il a évalué l'action des unités territoriales en matière de sollicitation de l'institut national de criminalistique et de criminologie pour différentes expertises d'autant plus qu'elles permettent de préserver les droits des justiciables et conforter l'Etat de droit », a affirmé le même responsable. Et d'expliquer que pour faire face à un contexte sécuritaire de plus en plus complexe, la Gendarmerie nationale a dû accroitre ses capacités et moderniser ses mo-yens, ses équipements et ses méthodes de travail et d'investigation. Ceci, à travers des programmes ayant pour effet l'émergence d'un environnement nouveau où domine une ressource humaine plus professionnelle et spécialisée, des outils scientifiques et des capacités techniques d'intervention consolidées et opérationnelles permettant de faire face avec efficacité aux menaces caractérisant le contexte sécuritaire national. Pour sa part, le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud, responsable de la communication au commandement de la Gendarmerie nationale, a souligné que la formation performante reste la clé de voûte de la conduite de tout changement. Il indique la nouvelle vision adoptée par son institution qui se base essentiellement sur la revalorisation et adaptation des programmes à la réalité du terrain avec un recours intense aux thèmes pratiques, la consolidation de l'endurance physique et de l'esprit de discipline et améliorer les capacités de l'emploi des armes ainsi que la multiplication des formations spécialisées. 3 000 agents de police judiciaire sortis de l'école de Sidi-Bel Abbès La visite du patron de la gendarmerie à l'Ouest a été, également, à l'occasion de la sortie d'une nouvelle promotion d'agents de police judiciaire et de motocycliste de l'école de sous-officiers de Sidi-Bel Abbès d'où une vague de 3 000 hommes vient renforcer les rangs de la gendarmerie en matière de police judiciaire et de sécurité routière. Pour cette dernière, il s'agit, indique le colonel Youcef Boulesnane, directeur de la formation au commandement de la gendarmerie, de la première promotion de motocyclistes venus directement de la vie civile vers la formation spécialisée en sécurité routière, à savoir, qu'avant, les motocyclistes étaient choisis des éléments actifs au niveau des unités territoriales pour être orientés vers ce créneau. Dorénavant, affirme le cadre supérieur de cette institution, la formation en motocycliste sera dès le départ parmi les choix des candidats aux concours de sous-officiers qui répondent aux critères imposés dans cette spécialité dont des conditions physiques et le niveau d'instruction exigé. Cela, permettra, en effet, aux amateurs de motocyclisme parmi les jeunes de s'inscrire dans une carrière qu'ils aimeront et permettra à l'institution d'avoir un personnel plus spécialisé et plus performant et efficace sur le terrain. La nouvelle promo de motocyclistes entamera ses activités sur le terrain en octobre prochain suite à une formation supplémentaire plus spécialisée à l'école des motocyclistes de la gendarmerie à Baïnem (Alger). Pour ce qui est des 2 700 autres gendarmes de la promotion sortie jeudi, ils ont le profil d'agents de police judiciaire et seront, indique le colonel Boulesnane, injectés au niveau des brigades territoriales (trois à quatre éléments par unité) pour, d'une part, renforcer ces unités et, d'autre part, permettre d'élargir la couverture sécuritaire qui est actuellement de l'ordre de 1 300 brigades pour 1 541 communes au niveau national. L'objectif par le recrutement et la construction de nouvelles infrastructures est d'atteindre dans un proche avenir un taux de couverture sécuritaire de 100%. Le responsable de la formation a, également, indiqué que l'école de sous-officiers de Sétif verra le mois en cours la sortie d'une nouvelle promotion de 2 600 gendarmes alors que l'école supérieure de la gendarmerie des Issers (Boumerdès) aura à renforcer les rangs de l'institution par 200 officiers destinés aux différents commandements d'unités. En somme, le département de la formation au corps de la gendarmerie compte pour l'année 2010/2011, plus de 10 500 hommes en tenant compte des autres promotions concernant les gendarmes auxiliaires qui se forment en base à Meliana et Mdaourouch avant de se spécialiser à Sidi-Bel Abbès. Le représentant de la gendarmerie a, par ailleurs, insisté sur la spécialisation dans la formation et le recrutement selon les besoins de l'institution qui opte pour les plus hauts niveaux scolaires et universitaires dans la sélection des candidats et pour les filières dont elle a besoin sur le terrain qui sont pour cette année de 12 filières universitaires spécifiques pour les candidats à l'école des officiers. Manœuvres des unités d'intervention et de maintien de l'ordre à Sidi-Bel Abbès En marge de la sortie de promotions de l'école des sous-officiers de Sidi-Bel Abbès, le général-major Bousteila a présidé une manœuvre des unités du maintien et du rétablissement de l'ordre et des unités d'intervention ayant procédé à différents exercices représentant des modes opératoires selon diverses situations sécuritaires. Sur un espace de plusieurs hectares où différentes unités de la gendarmerie ont campé depuis plusieurs semaines, des scènes ont été mises en place pour des exercices faisant face à des délicates situations de trouble à l'ordre public et de menace terroriste demandant des moyens et des techniques des plus performants. Le premier exercice concerne une simulation d'un trouble au niveau du centre pénitentiaire de la wilaya où des dizaines de détenus dont des impliqués dans des affaires liées au terrorisme ont tenté de protester et de fuir. Dans la cour de l'établissement, ce sont des dizaines de personnes qui protestent, crient et brûlent des matelas et couvertures en se dirigeant progressivement vers les issues. Aussitôt alertés de la situation, la gendarmerie mobilise ses unités du maintien et de rétablissement de l'ordre public qui commençent par boucler les alentours de l'établissement avant de s'introduire progressivement puis donner l'assaut à l'intérieur. En quelques minutes, les détenus dangereux sont neutralisés et mis en cellule puis tous les autres avant que la situation ne soit totalement maîtrisée avec le rétablissement de l'ordre et l'évacuation des blessés parmi les gendarmes et les détenus. A l'issue de cette intervention, d'au-tres renseignements font état de la présence d'un groupe terroriste près des lieux et qui s'apprêtent à recevoir les détenus s'ils réussissent leur évasion. Lieux repérés, d'autres unités de la gendarmerie plus spécialisées en la matière, à savoir les sections de sécurité et d'intervention et celles d'intervention et de neutralisation investissent la bâtisse suspecte sise dans les bois. Un assaut et un accrochage contre ladite résistance isolée des terroristes en utilisant des moyens humains, matériels et techniques développés a permis de neutraliser le groupe et d'éloigner le danger. La manœuvre des gendarmes applaudie par les présents a pris fin par d'impressionnants exercices de combat réalisés par les groupements d'intervention et de neutralisation faisant partie des élites de l'institution.