Au moment où le monde arabe se débat dans une crise des plus profondes, sous d'autres cieux, les artisans de l'oligarchie mondiale poursuivent leur scénario hollywoodien avec de nouveaux feuilletons de la fameuse affaire DSK. Nous apprenons maintenant que les vautours tentent d'éplucher chaque parcelle de l'existence de la malheureuse Nafissatou Diallo pour tenter de la salir, de faire de celle qui est considérée par la Police et par le Grand Jury comme une victime, une coupable ? Il ne suffit pas que la jeune femme puisse avoir subi l'horreur, voici qu'en plus elle devrait vivre l'outrage supplémentaire d'être traînée dans la boue alors que de l'avis de tous, elle est immaculée ? Le sort de « l'honneur » d'un puissant est-il si important, que les petits doivent être sacrifiés, au risque de voir leur vie complètement et définitivement brisée ? Nous vivons là, en direct, le choc des classes sociales, le choc d'un Clan qui se croit tout permis, avec une arrogance inouïe, même d'infliger une double peine (si les faits sont avérés, ce qui à mon avis, devrait être probable), c'est-à-dire le viol d'une vie puis l'estocade ultime de la victime présentée comme coupable aux yeux de la planète entière ! Nafissatou Diallo a-t-elle été violée le 14 mai 2011 à New York? La procédure judiciaire tentera de l'établir. Mais sa vie privée, elle, fait l'objet d'intrusions quotidiennes avec la médiatisation des événements. La presse remâche le peu qu'elle a. Puisque qu'elle peine à présenter un profil détaillé de cette « présumée » victime sans visage, il devient impératif de lui donner un faciès. Et voici la valse des photographies. La première -et la plus diffusée- est récupérée sur un profil Facebook: une jeune fille très souriante, vêtue d'une chemise à carreaux roses et noirs. Mais cette Diallo n'est pas Nafissatou. Adja Diallo est une étudiante sénégalaise de 23 ans. Choquée par la propagation de son cliché, elle serait aujourd'hui suivie pas un psychologue et entendrait porter plainte contre les médias qui ont exploité son image. Un peu plus tard, en Guinée, une autre photo est présentée par un frère présumé. Le portrait, encadré sur un mur bleu ciel, daterait de dix ans. Il montre pourtant quelqu'un qui semble avoir bien plus qu'une vingtaine d'années. Sur le Web, un autre cliché, jauni, présente même un couple dans des tenues qui ne sont plus à la mode depuis la fin des années 70. Il s'agit de Nafissatou Niang Diallo, écrivain sénégalais. La photo date de 1975. Internet s'en donne à c?ur joie. Puisque le public est impatient et crédule, le réseau des réseaux lui projette toutes sortes de fausses images...On essaye de « divertir » la galerie coûte que coûte. (Suivra)