Un après-guerre au sein du FLN est une préparation à la guerre suivante pour «redresser» le pouvoir à la tête de ce parti. Une oscillation stratégique qui implique des alternances selon le mode birégional. Une oscillation ? Un stationnement durable, autant que le représentant d'une des deux régions, traditionnellement désignées par les noms «Oujda» et «BTS». Cette dissociation est ancrée dans les esprits populaires qui tiennent pour vrai ce clivage birégional. Certainement que, compte tenu de ce qui est une conviction populaire, très peu d'observateurs pensent qu'il ne peut pas être soutenu qu'au niveau du pouvoir, les clivages étant d'abord régionaux. Le FLN a toujours été approché sous l'angle d'une façade pour le vrai pouvoir, appelé «les décideurs». Etait-ce faux quand, pour soutenir l'actuel président, Benhamouda, SG du FLN, avait parlé des «instructions d'en haut» ? Si à ce jour le fonctionnement d'un tel parti est dicté d'en haut et qu'il continue encore à être une vitrine des «invisibles», sans nul doute que sa propre fracture n'est pas la sienne et qu'elle est celle de l'ensemble du pouvoir qui n'arrive pas encore à se stabiliser autour d'un compromis. Peut-il se fracturer sans incidence sur l'équilibre au niveau du pouvoir ? Aux clans au sein du FLN correspondent des clans au sein du pouvoir ? Peut-on inverser le processus des fracturations et soutenir que c'est la fracture au sein des décideurs extérieurs à ce parti qui est transférée au sommet des instances de ce parti ? On aurait bien aimé par exemple que ceux qui avaient ramené Zeroual ne fussent pas de sa région et que ceux qui ont soutenu Bouteflika ne fussent pas de même. Les clivages vont de haut vers le bas et non l'inverse.