«Le président de la République m'a demandé de transmettre à l'ensemble des participants son sentiment intime de soutien et d'écoute. Il entend, en particulier, libérer la parole de la société civile dans l'ordre d'un nouveau système de gouvernance pour dire que nous sommes dans une approche de la base vers le sommet.» C'est ce qu'a indiqué, hier, le président du Cnes, M. Babès, à l'ouverture des travaux des premiers Etats généraux de la société civile algérienne qui se tiennent jusqu'à demain au Palais des nations, à Alger. L'objectif escompté par la tenue de ces premières assisses de la société civile est l'élaboration d'une approche consensuelle pour de nouveaux rapports entre «la base et le sommet de la pyramide sociale», selon M. Babès. Le président du Conseil national économique et social a, dans son allocution, souligné que la rencontre intervient pour répondre aux questions soulevées par la conjoncture actuelle. A ce propos, M. Babès a soutenu que la grande salle de conférences qui abrite les assises en question «est la saha (place à ciel ouvert) dans laquelle se dégageront les perspectives, les orientations et les attentes des acteurs de la société civile algérienne dans le cadre des réformes politiques annoncées par le chef de l'Etat. Pour M. Babès, «le président de la République nous a donné l'occasion de dialoguer et de partager nos points de vue, et voulu faire participer toutes les potentialités nationales en toute transparence». Ce qui l'amène à préciser à ce propos qu'«il s'agit d'un nouveau modèle de gouvernance qui nous est ainsi proposé». Cela étant, les défis à relever pour mener à bien les réformes politiques en cours et prémunir le pays de la surenchère politicienne, source de risque d'échec de toute dynamique de renouveau, conduisent à un rôle accru de la société civile, qui par son ampleur et sa pertinence est à même de peser amplement pour une réelle dynamique des réformes. Les propositions devront apporter des réponses aux questions et problèmes vécus par la société. Les cinq ateliers mis en place traiteront durant trois jours des thèmes de «problématique du renforcement du rôle et de l'organisation de la société civile», «pour un nouveau régime de croissance, les points de vue des partenaires sociaux», «pour une gouvernance rénovée, un dialogue social et une démocratie participative» et enfin «système de protection sociale et solidarité nationale : les conditions de sa pérennité et de sa durabilité». Les recommandations retenues à l'issue des travaux de ces ateliers seront soumis au chef de l'Etat dans le cadre du processus des réformes politiques en cours. De son côté, le vice-président du Cnes, M. Mekidèche, a déclaré en marge de la rencontre que «l'objectif de ces premiers états généraux de la société civile est de restituer la parole aux associations et aux syndicats reconnus, formels ou non formels, et leur donner un espace de discussion, un espace de libération de la parole, en vue de faire «émerger des analyses convergentes, pour ne pas dire des consensus minima, sur un certain nombre de problématiques lourdes, qu'il s'agisse du volet économique ou du social et, par conséquent, du politique, d'autant plus que la conjoncture actuelle est marquée par une effervescence politique et sociale aux niveaux national et international.» Une conjoncture produite par les mutations de l'ère de la mondialisation, mais celles auxquelles aspire la société algérienne doivent être la résultante du processus historique de sa propre évolution à même de la prémunir des interférences d'où qu'elles viennent. «Nous ne sommes pas dans un exercice de compétition politique, a précisé M. Mekidèche, en référence aux consultations de la commission des réformes politiques, mais dans un champ de concertation sociale entre les différents acteurs de la société civile avec leurs sensibilités, leurs problématiques spécifiques et leur volonté de faire avancer la société civile.»