«Les critères de choix peuvent être imparfaits», a reconnu Mustapha Mekidèche, vice-président du Cnes (Conseil national économique et social), à propos de l'établissement de la liste des associations invitées à participer aux états-généraux de la société civile organisés par le Cnes au Palais des nations du Club des Pins, à Alger. Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, il a tenté d'expliquer ce choix, en réponse aux critiques émanant d'associations qui n'ont pas été invitées. Il admet que de nombreuses associations n'ont pu être invitées et cela, dit-il, provoque une frustration. Par ailleurs, il constate qu'il y a des associations qui ont été invitées et qui ne sont pas venues. «Elles sont moins d'une dizaine, nous respectons leurs choix», ajoute-t-il. Le comité de pilotage et d'organisation a veillé, dit-il, à la répartition territoriale des associations invitées. 340 responsables d'associations mandatés par leurs associations sont présents, fait-il savoir. Ils travailleront durant trois jours dans cinq ateliers spécialisés (nouveau régime de croissance, protection sociale, jeunesse, gouvernance, société civile) et sortiront avec des textes. Les procès verbaux des interventions seront publiés pour restituer la richesse des débats, annonce-t-il. Il y aura une charte de la société civile qui pourrait servir, dit-il, pour l'élaboration de la prochaine loi sur les associations. Pour Mustapha Mekidèche, le but du Cnes est d'ouvrir un espace à la société civile en tant que contrepouvoir dans l'intérêt du pays. Le temps des rapports de conjoncture pour «se crêper le chignon» – selon ses termes – entre le Cnes et le gouvernement est dépassé, dit-il. L'ONS (Office national des statistiques) a fait des progrès et il y a suffisamment de notes de conjonctures faites ici et là, justifie-t-il. L'organisation des états généraux de la société civile est une auto-saisine du Cnes, précise-t-il. Elle intervient dans le contexte du «printemps arabe», fait-il observer. Il ajoute que depuis janvier 2011, il y a plus de 700 mouvements sociaux par mois. Le Cnes n'est pas dans un exercice de compétition politique, il est dans un champ de concertation sociale entre les différents acteurs de la société civile, avec leurs sensibilités, leurs problématiques spécifiques, explique Mustapha Mekidèche qui estime que les états généraux de la société civile convoqués par le Cnes ne sont en concurrence avec les consultations de la commission dirigée par Abdelkader Bensalah qui concerne les réformes politiques.