Après ses récentes visites des communes des zones montagneuses de Bouzina et Larbâa, le wali de Batna, Hocine Maazouz, a tenu dimanche une séance avec les responsables locaux pour faire le point sur le plan spécial décidé à ces deux communes. Le wali a réuni au siège de son cabinet les directeurs de l'exécutif de wilaya ou les services extérieurs, les présidents des APC de Bouzina et Larbâa ainsi que des représentants de la société civile de ces deux localités. On a noté aussi la présence de Nacir Latrèche, président de l'APW, et de M. Boudina, secrétaire général de la wilaya. Le président de l'APC de Larbâa a esquissé l'état des lieux de sa commune qui fut la plus exposée aux ravages du terrorisme durant la décennie noire. Le maire a rappelé que sa localité constitue un centre de gravité puisqu'il est entouré de six communes. Après l'indépendance, Larbâa était tantôt rattaché à Arris, tantôt à Théniet El Abed puis à Bouzina. Larbâa subira tout au long des années 1990 les affres du terrorisme qui s'était installé durablement dans les massifs environnants (forêt Larbâa, Beni Fédhala, Aïn Touta). Ce n'est qu'en 2007 que cette APC a pu rouvrir ses portes grâce à l'armée nationale même si cette mairie ne fonctionnerait qu'au tiers de ce que devait être une véritable mairie. Cependant, la stabilisation de la sécurisation de la contrée par les forces de l'armée et les services de sécurité engendre déjà des vagues de retour au bercail de citoyens et de familles ayant fuis l'enfer de la décennie noire, notamment à Tazoult et Aïn Touta. D'anciens fellahs retournent également dans l'espoir de retravailler les lopins de leurs ancêtres bien que le choc traumatique ne paraît pas s'être totalement dissipé. D'où le souci des autorités de la wilaya de décider de mesures ou plan spécial à même d'accompagner cette volonté de part et d'autre pour repeupler les mechtas, y compris le chef-lieu de la commune. La population se réjouit déjà de l'aménagement par les autorités de la route reliant Bouzina à Aïn Touta via Larbâa. Le besoin de l'APC de cette localité en terrains d'assiette pour les projets dont le wali a donné le feu vert a incité le maire de Larbâa à réclamer le prélèvement d'espaces fonciers à partir du patrimoine forestier. Une accélération de toutes les actions de désenclavement étant par ailleurs vivement souhaitée, car le repeuplement de ces contrées induira forcément des besoins variés et nombreux pour les populations surtout en termes d'infrastructures que les autorités de la wilaya tentent actuellement de planifier et de réaliser sur le terrain que ce soit à Larbâa ou à Bouzina. Mais le wali a déclaré qu'il n'y a pas lieu de tout attendre de l'Etat, appelant à la participation des citoyens et fellahs de ces localités à participer aux efforts en cours pour recréer les conditions de vie. Il a assuré apporter de la part des autorités tout l'encouragement à la politique de l'habitat rural mais a conseillé que les citoyens se regroupent en dizaine ou en quinzaine de familles par site résidentiel. Dans l'esprit du wali, il s'agirait d'un noyau initial à mettre en place : un siège de l'APC, une salle de soins, un groupe scolaire, l'éclairage public, quarante logements dont vingt de type social pour les citoyens démunis et vingt à des cadres, des fonctionnaires, des médecins, paramédicaux, etc. Pour Bouzina qui ne disposait antérieurement que d'une seule issue routière, son ouverture en cours vers Menâa brisera son isolement et mettra fin à l'absence de voies de communication externes. Le directeur de la santé, Abdelwahab Redah, a confirmé lors de cette séance de travail, la mise en service avant le ramadhan de la polyclinique de Bouzina laquelle fonctionnera H/24 et aura en plus un service de la protection maternelle et infantile ( PMI). Bouzina va bénéficier du sed ou retenue pour la récupération des eaux pluviales de ruissellement, d'une protection de l'oued et de l'implantation d'une station d'épuration. Forêts, agriculture et élevage furent discutés, permettant la constitution d'un puzzle du développement de Bouzina et du redressement et reconstruction de Larbâa. C'est désormais la feuille de route du wali, des directeurs des services extérieurs, des chefs de daïra et des APC concernées.