Première manifestation du genre «depuis l'indépendance», les assises nationales de l'urbanisme ont débuté hier au Palais des nations à Alger. Organisé durant deux jours par le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme sous le haut patronage du président de la République, cet évènement a enregistré la présence du premier responsable du secteur ainsi que les responsables des autres secteurs, dont le ministre des Ressources en eaux, Abdelmalek Sellal, le ministre du Commerce, Mohamed Benbada, le ministre de l'Environnement, Mohamed Cherif Rahmani, Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l'Information et de la communication. Ce forum, portant sur l'organisation des espaces urbains avec pour objectif l'élaboration d'un code de l'urbanisme, a réunit plus d'un millier de participants entre experts, responsables et chefs d'APC. «La question de l'urbanisme est une tendance et non pas une fatalité et elle concerne tout le monde», a affirmé le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Nourredine Moussa, lors de son allocution d'ouverture. Pour lui, l'organisation de ces assises reflète «l'importance» accordée à ce secteur, «elle constitue une opportunité afin de faire un constat et mettre en place des solutions sérieuses», explique-t-il,en mettant l'accent sur les efforts et les progrès qu'a connus l'urbanisme en Algérie, en dépit des problèmes qui se trouvent être «le résultat de nos comportements. Les moyens pour réussir le pari d'une Algérie urbaine ne manquent pas, c'est d'une conscience collective dont nous avons besoin», estime-t-il. Quant à la problématique de l'urbanisme, le ministre a souligné qu'actuellement «l'Algérie est en période de rattrapage après le rythme lent de construction que nous avons connu entre 1986 et 2000, lorsque les priorités étaient différentes. Nous sommes en train d'essayer de construire le plus possible dans le respect des normes», déclare-t-il. Nourredine Moussa a annoncé plusieurs mesures prisent par son administration pour améliorer le secteur dont la mise en place de nouvelles administrations, à l'instar de l'Agence nationale de l'urbanisme qui aura pour mission la gestion des projets, l'installation d'une inspection générale de l'urbanisme et les inspections régionales. Sur la question de la distribution des logements, le ministre a estimé qu'il fallait revenir vers le décret 147-08 relatif à la codification de la distribution du logement par système quantitatif, c'est-à-dire la priorité sera établie selon les points accumulés par le citoyen. S'agissant du manque d'effectif et d'universitaires dans le secteur de l'urbanisme, le ministre a annoncé la création d'une école nationale de l'habitat chargé de former dans les spécialités d'encadrement et de gestion de la construction, ce qui pourra renforcer le rôle des «10 000 architectes en urbanisme présents dans le pays». Concernant le contrôle de l'urbanisme, le ministre a précisé que le rôle de la police urbaine devient de plus en plus difficile, puisque «ce n'est pas évident de mettre un policier derrière chaque citoyen». Il a rassuré que l'effectif de 1 200 agents habilités de la police urbaine sera «bientôt renforcé». Les assises nationales de l'urbanisme verront l'organisation de quatre ateliers consacrés aux questions liées à l'urbanisme. Le premier atelier portera sur «la cohérence urbaine comme outil de la qualité du cadre bâti», s'en suivra un atelier consacré à «la génération urbaine comme outil de revitalisation des fonctions urbaines», alors que «l'aménagement rural intégré» et «l'adaptation de la réglementation» seront les thématiques du troisième et quatrième ateliers. Les résultats de ces travaux et les recommandations qui en ressortiront seront annoncés aujourd'hui.