La ville de Khemis-Miliana fait face à de nombreux problèmes. Et l'absence d'hygiène reste dramatique, vu les risques et autres dangers de santé publique qu'elle présente. Les coupures d'eau quotidiennes et le laxisme des citoyens favorisent la dégradation des conditions d'hygiène. Premier endroit visité, le marché couvert, une toilette radicale s'impose (murs lézardés, détritus qui s'entassent sous les cageots, étalages mal entretenus, etc). A l'entrée, la vente de la sardine se déroule au milieu des flaques d'eau noirâtre. Le rayon des bouchers mérite aussi une visite. La commission d'hygiène est passée pour annoncer l'interdiction de la vente de poulet non vidé et l'étalage de la viande hachée mais ces recommandations sont restées lettre morte. Il faut admirer de quelle manière on fabrique les merguez. C'est un spectacle : imaginez une grande bassine avec tous les déchets (abats, graisse) mélangés à une teinte rouge. Sorties de l'appareil, ces petites saucisses sont revendues à 500 et 600 DA. Une fois sur la poêle, elles se rétrécissent curieusement pour laisser place à une mare de graisse jaunâtre qui durcit aussitôt refroidies. Ceux qui ont l'estomac fragile, prière de s'abstenir ! Chez certains cafés, même spectacle, les tables sont sales et on vous sert dans des tasses ébréchées. Sur le comptoir, les cuillères sont rassemblées dans un grand verre rempli d'eau jaunâtre. Les cabinets de toilettes sont fermées pour marque d'eau. A l'intérieur de certaines boulangeries et pâtisseries, la propreté et l'hygiène sont à revoir. Pour les ordures, c'est une autre histoire, à a tombée de la nuit, chacun vide le contenu de son bidon à même le sol formant ainsi des tas nauséabonds qui attirent chiens, chats et même rats. Plus de sacs ficelés en plastique, plus de poubelles et la cuisine est depuis longtemps jetée aux oubliettes. Les cités Salem, Emir Abdelkader, Wiem, Souffay, Dardara, offrent, elles aussi, ce spectacle d'abandon et de saleté, espaces rochés par les ordures, absence de verdure, endroits privilégiés des mouches et des moustiques, caves abandonnées et plein de détritus. Il y a certes des initiatives louables comme à la cité Houria où quelques locataires ont aménagé devant leurs portes des petits coins verdoyants, mais ces idées restent très limites. Il y a aussi des journées de volontariat organisées par des associations de quartiers mais là aussi, les initiatives sont éphémères. Pour le pain, la qualité a longtemps disparu et laissé la place à une rentabilité effrénée. La baguette une fois refroidie devient immangeable et sent la levure moisie. Avec la canicule qui sévit depuis une semaine, les marchands de glace reçoivent beaucoup de monde. Chacun peut vendre de la crème pourvu qu'il se débrouille une machine. On voit nos enfants acheter des cornets aux couleurs bien curieuses. Là aussi, l'hygiène est laissée au second plan. Après ce tour d'horizon, il faudra tirer la sonnette d'alarme afin de préserver notre santé qui est un bien précieux et inestimable. Les autorités, la société de défense des droits des consommateurs, la commission d'hygiène et de contrôle, les associations doivent réagir et sévir dans l'intérêt bien compris de tous.