Ce serait incontestablement une réaction patriotique si des responsables de la gestion décident de revoir tout le contrat qui lie les Italiens de la Société Pizzaroti à l'administration. C'est une raison qui s'impose pour protéger les fonds publics et par ricochet les intérêts du citoyen qui paie très cher les diverses privations imposées par la réalisation à Constantine de la ligne du tramway. Réalisation qui est cédée à la société italienne sans que ce partenaire étranger ne parvienne à remplir ses engagements s'avérant même en manque de ressources financières pour payer les ouvriers qui réalisent les travaux à la vitesse de la tortue. Depuis plusieurs mois, ces travailleurs n'en finissent pas de soulever des protestations relatives à leur prise en charge salariale et aux autres avantages qui sont de leurs droits, comme les primes de pénibilité, d'alimentation, les allocations familiales et tout simplement les tenues de travail. Des revendications faces auxquelles le partenaire italien a opposé son autorité allant jusqu'à licencier des travailleurs, y compris des syndicalistes, sans se soucier le moins du monde du piétinement de la législation du travail et de toute forme de réglementation. Même l'UGTA n'a pas hésité à frapper de mainforte ces légitimes contestataires. Des reculs ont souvent été obtenus après constitution de commissions d'arbitrage par différentes parties parmi lesquelles la wilaya elle-même. Mais ces commissions semblent avoir été annoncées uniquement pour désamorcer les mouvements de grève dans la mesure où les propriétaires de la société italienne persistent à ne faire qu'à leur tête. Non pas au détriment des travailleurs seulement mais surtout à la charge du Trésor public et du projet qui enregistre un retard devenu inacceptable dans tous les chantiers. Après avoir résolu une grève qui aura duré 14 jours très lourds pour l'avancement des travaux, l'employeur s'est illustré par une nouvelle défaillance, à savoir son incapacité de satisfaire ses obligations salariales. Dans une tentative de fuite, il a été dit que cela est dû à l'arrêt de travail déclenché au niveau des postes. Malheureusement, il devait vite s'avérer que Pizarroti ne dispose pas de fonds financiers pour répondre à ses obligations. Une banque sollicitée a refusé de lui consentir des avances et on se demande par conséquent comment cette entreprise peut-elle réaliser un projet aussi important que celui de la ligne du tramway. Aussi important que celui de la réhabilitation du stade Benabdelmalek dont la livraison devait avoir lieu dans quatre ans comme les Italiens s'étaient précédemment engagés. Voilà de cela presque 2 ans écoulés et on est encore loin, très loin de voir les tribunes se dessiner. Ils avaient promis aussi de reconstruire le pont démoli sur le boulevard de la Soumam devant la Protection civile dans trois mois. Nous en sommes à 13 et rien n'est prévisible de sitôt. Ils avaient enfin déclaré avoir projeté l'installation des rails du tramway à proximité de l'Université Mentouri mais ici aussi rien n'est visible. Pourquoi alors aucune autorité ne décide de remettre les pendules à l'heure. Les travaux doivent être menés au rythme sur lequel Pizarroti s'est engagé contre des sommes colossales. La réglementation algérienne du travail doit être respectée dans tous ses compartiments et la Direction du travail est entièrement engagée. A défaut de cela, c'est tout ce partenariat qui doit être renégocié dans le cadre de la préservation des deniers publics sur lesquels tous les responsables doivent être jaloux. En effet, au train où vont les choses, même si la société italienne a les capacités de ses ambitions, force est de conclure que l'on est face à un pillage économique avec complicités à certains niveaux. Sinon comment interpréter les informations fallacieuses qui ont été communiquées par la télévision dans son journal de 20 heures. Est-ce pour tromper les hauts responsables ? Une nouvelle grève a été déclenchée. Les chantiers sont paralysés. Les souffrances de la population ainsi que les ponctions sur le Trésor public s'allongent. Jusqu'à quand ?