Après le bide vers lequel l'ont entraînée plusieurs intervenants à la Journée d'informations sur les chemins du financement des investissements qu'elle a organisée à Annaba ce dernier 28 juin, la Chambre de commerce et d'industrie veut se rattraper en lançant une autre opération. Cette fois-ci, ses animateurs de la direction et du collège d'élus se sont fixés comme objectif d'outiller les opérateurs économiques algériens intéressés par l'exportation de leurs produits à destination de l'Allemagne. C'est ce à quoi se sont attelés Khaled Haddad et Ghimouz, respectivement directeur et président de la CCI Seybouse Annaba, en organisant un séminaire national sur le thème : «Comment exporter vers l'Allemagne ?» Pour attirer le maximum d'opérateurs algériens dans ce créneau porteur du commerce extérieur, la CCI a, depuis plusieurs mois, mis en branle sa machine à communiquer. Ce qui a permis à ses services de réceptionner quotidiennement des dizaines de demandes de participation à ce séminaire d'Annaba. Prévu le 4 juillet 2011 au siège de la CCI Seybouse, Annaba, il sera animé par des experts algériens et allemands sur tout ce qui a trait aux règles régissant les exportations vers l'Allemagne. Se faisant, la CCI Annaba se propose d'expliquer aux opérateurs économiques algériens, les meilleurs moyens d'accrocher à leur tableau de chasse, le marché allemand, un des plus importants de l'Union Européenne. Lors de cette rencontre, il sera question de procédures, règles et démarches à appliquer, à respecter ou à entreprendre pour prétendre placer les produits algériens sur ce marché. «A ce séminaire du 4 juillet prochain que nous organisons, nous avons ciblé toutes les entreprises algériennes exportatrices hors hydrocarbure. Leur participation leur permettra de partir à la conquête du marché allemand en s'imprégnant des rouages économiques de ce pays. Cette manifestation précède celle que nous prévoyons d'organiser fin 2011 à Annaba et à laquelle participerons, à l'invitation de la Chambre mixte du commerce algéro-allemande, des opérateurs économiques et hommes d'affaires des deux pays», a souligné M. Khaled Hadad. Par cette initiative, la CCI Annaba, qui se limitait, les précédentes années, à des activités de protocole et de contacts sans lendemain avec des diplomates étrangers en poste à Alger, passe du repli à l'offensive. Pour cette première tentative de relance des exportations algériennes hors hydrocarbure, elle se redéploye dans son activité traditionnelle de trait d'union entre tous les animateurs du marché local, national et international. Hier critiquée pour l'excessive modestie de sa démarche et son manque d'audace dans sa stratégie de communication, bridée, il est vrai, par des élus en déça des aspirations des opérateurs économiques algériens, la Chambre de commerce et d'industrie de Annaba se rebiffe. C'est auprès des opérateurs économiques des régions de l'Est que cette institution du ministère du Commerce concentre ses efforts. La CCI Seybouse ambitionne, en effet, de faire prendre aux PME qui y sont implantées, la tête du peloton des exportations hors hydrocarbures. Ce que semble avoir senti les Allemands, membres de la commission mixte, eux qui ont mis le paquet pour réussir la rencontre qu'ils envisagent organiser à la fin de cette année à Annaba. Leurs hésitations quant à réchauffer les relations commerciales avec les Algériens en termes d'échanges hors hydrocarbures, étaient beaucoup plus un moyen devant permettre aux Algériens de constater que leurs échanges de visites d'affaires, de jumelage et autres avec les Français, qu'ils soient de Mulhouse, St Etienne ou de Navarre, n'aboutiraient à rien. Il faut croire que c'est le cas puisque après plusieurs années d'échanges «d'amabilités» et de promesses, les Algériens n'ont pas vu les produits algériens prendre la mer à destination de l'hexagone. Il y a bien eu cet intermède Jean Pierre Raffarin. Son déplacement en Algérie n'avait d'autre objectif que de décrocher des contrats au profit des usines françaises. De contre-partie, il n'y en aura point, la France devant continuer à travers une multitude d'initiatives de stimuler les économies marocaines et tunisiennes. Même le secteur touristique ne doit en aucun cas profiter à l'Algérie. Médiatiquement, tout est fait pour dissuader le touriste français de séjourner dans notre pays. Ce sont ces données et beaucoup d'autres que les Allemands de la Chambre de commerce mixte algéro-allemande auraient analysées pour décider de donner le coup d'accélérateur aux échanges commerciaux entre les deux pays. C'est pourquoi, de nombreux hommes d'affaires algériens ont estimé que le séminaire du 4 juillet et la rencontre des opérateurs économiques algériens et allemands en décembre 2011 à Annaba serviraient de rampes de lancement.