« Ce sont les spéculateurs qui font monter la mercuriale des prix des fruits et légumes. En l'absence d'un marché de gros, c'est l'informel qui prend le dessus», dira en substance un fellah rencontré par hasard au marché du centre-ville. Un citoyen, fonctionnaire de son état surpris par cette flambée soudaine des prix à l'approche du mois de ramadhan, réplique : «L'éradication de ce phénomène ne relève pas de la responsabilité de la Direction du commerce, mais de celles des pouvoirs publics. Il est impossible de contrôler les prix des fruits et légumes tant que la ville ne dispose pas d'un marché de gros. J'ai lu dans la presse que l'Etat a mis plus de 47 milliards de dinars pour la construction et la réhabilitation des marchés de gros à travers le territoire national, c'est malheureux qu'une ville comme Maghnia ne dispose pas d'un marché de gros. Regardez ce qui se passe dans les marchés, chacun affiche les prix qu'il veut et vend comme il veut, car personne ne peut le contrôler. Il y a trois jours, la pomme de terre se vendait à 35 DA, aujourd'hui, elle affiche à 50 DA. La spéculation bat son plein à l'approche du mois sacré et il faudra s'attendre au pire d'ici quelques jours». Les marchands informels évoluant à proximité du marché sont très nombreux et ne se soucient aucunement de la loi et vendent leurs produits sans factures et ne payent pas la TVA. Les réguliers, quant à eux, crient à l'injustice et font montre de plus en plus de réticence. «Ils nous demandent de travailler avec la facture et de payer la TVA. Si cette situation persiste, nous allons bientôt fermer boutique sinon barrer nos registres de commerce et faire comme eux, c'est-à-dire basculer dans l'informel alors qu'ils nous protègent, s'écrient des marchands de fruits et légumes exerçant dans la légalité».