La spéculation dans le commerce des légumes a déjà commencé au grand dam du consommateur impuissant devant la nouvelle hausse des prix. «C'est un avant-goût de ce que sera le Ramadhan qui nous est présenté à un mois de ce mois sacré qui porte un grand coup à nos bourses», diront des ménagères outrées de voir le prix de la pomme de terre atteindre les 50 DA le kilogramme. «Il y a quelques jours, on achetait la pomme de terre à 20 DA le kilogramme. C'était abordable pour un légume de large consommation et qui est à la base des mets les plus prisés par les familles oranaises. Nos enfants raffolent des frites… A ce prix-là, on ne pourra leur en préparer tous les jours…», dira B. Houria, une mère de famille. D'autres mères de famille relèveront que cette hausse ne touche malheureusement pas que la pomme de terre, et cela à travers différents marchés de la ville. Malika dira : «La tomate qui atteignait en pareille saison les prix les plus bas, 20 et 10 DA le kilogramme, en est à 70 DA à travers les marchés d'Oran. C'est la folie des prix !». G. Redouane, un responsable de famille à son tour étonné de cette hausse subite des prix des légumes, dira : «J'ai été sidéré en découvrant, ce matin, les prix des légumes au marché des Planteurs où, d'habitude, il y était pratiqué de bon prix… La pomme de terre à 50 DA ; le poivron, les aubergines et la tomate à 70 DA ; les carotte à 50 DA… C'est une véritable flambée des prix ! Les ménages à petites bourses ne pourront pas s'en sortir… Il y a de quoi avoir un petit nœud à l'estomac face à ces prix qui risquent de grimper encore davantage avec l'arrivée du Ramadhan». Abdelkader dira, lui, ironiquement : «Les prix des fruits sont plus abordables que ceux des légumes… On devrait se contenter de la pastèque, c'est le seul produit actuellement à la portée des moyens de tous les citoyens. De la pastèque au pain, c'est un plat aussi riche qu'une soupe de légume !...» Aux halles centrales, les mandataires expliqueront cette hausse des prix des légumes, et notamment la pomme de terre, par «l'intervention des spéculateurs… En effet, selon Madani Larbi, mandataire : «Nous achetons la pomme de terre à 30 DA le kg auprès de fellahs qui nous la vendaient à 28 DA. Même à ce prix, il y a parfois des fellahs qui refusent de nous vendre cette pomme de terre qui est actuellement la proie des spéculateurs qui ont déjà commencé son stockage en prévision du Ramadhan afin d'assurer leur main mise sur le marché des légumes». Un autre mandataire confiera : «La bonne pomme de terre a été prise par les spéculateurs, celle se trouvant sur le marché est de mauvaise qualité et de prix élevés»…