Lalla oua Sultane, une nouvelle œuvre signée par le TRB s'ajoute ainsi à son riche et varié répertoire. Une création qui s'inscrit dans un tout autre style que celui qu'il est «choisi». La pièce adaptée de l'œuvre J'ai choisi de Tewfik El Hakim, où l'on retrouve pour une première Ahcène Azezni à la mise en scène sur un texte réécrit par Omar Fetmouche. Le décor simple est à la fois hautement symbolique et se résume en une lampe de chevet (une veilleuse) posée sur un manège. C'est aussi la demeure d'une célébrissime danseuse. Une danseuse qui sera au centre des débats qui focaliseront la trame. Ce sera elle qui rachètera aux enchères un roi, non affranchi d'un statut d'esclave qui a hérité du royaume de son précédent maître. Pour l'affranchir, il fallait opter par la force selon le pouvoir représenté par un «ministre», mais la justice par le biais de son «cadi» décide de sa vente. En imposant sa loi, il se met ainsi au cœur de la polémique, du refus d'abdiquer et au diktat des lobbies. La vente décidée, c'est entre ou qui offre mieux entre les tenants de l'informe et les pouvoirs de l'argent, dont la danseuse l'acquiert. Elle refusera pour autant de le restituer à la royauté comme le stipulent les conditions de la vente. Elle acceptera de le faire, à l'aube d'une soirée que le roi passera à ses côtés, où elle l'invitera au «musée de l'oubli». Une soirée où le pouvoir veut imposer à l'imam d'appeler à la prière du fedjr avant l'heure. Une soirée où elle lui fera découvrir au rythme d'un manège les secrets d'un pouvoir mené par un troubadour et un clown. Un décor symbolique où lumière, pouvoir, force se côtoient dans la dérision, le rire, l'autre face d'une cupidité aveugle et cachée. Une interprétation sublime, digne des mille et une nuits, au milieu de nulle part et ramené admirablement à un contexte d'actualité récente. Des comédiens à la hauteur, un patchwork entre anciens et nouveaux dans une distribution tout simplement de haute facture.