Le TRB a présenté, jeudi soir, sa dernière production, Lalla oua essaltane, une pièce signée Omar Fetmouche et mise en scène par Ahcène Azezni. La substance sera tirée de l'œuvre intitulée J'ai choisi ,du romancier et dramaturge égyptien Tewfik El Hakim. Omar Fetmouche proposera une réécriture dramatique, qui, même si elle conserve les référents civilisationnels arabes, principalement le sultanat et le statut d'esclave, elle ne se fonde pas moins sur une influence que force le contexte politique qui prévaut actuellement dans les sociétés arabes. Pour faire le lien, des ingrédients d'usage de la société algérienne y sont savamment disséminés. Notamment dans l'acte de la fatidique vente aux enchères du sultan dans Souq ed dlala : bruitage de fond, commérages et commentaires inspirés de données sociales algériennes, bribes de propos en kabyle… Le synopsis met en premier plan un sultan dont le règne s'avérera illégitime du fait de la découverte de son statut d'esclave. Les choses se compliquent pour le souverain, car il n'a pas la lettre d'affranchissement. Il est forcé de se soumettre aux dispositions de la loi, mais non sans manœuvrer celle-ci, enjoignant au «Qadi» de trouver «l'issue» qui lui fera garder le trône. La solution dévoilera la mise sous éteignoir, de par l'autoritarisme du pouvoir, de l'élite représentée dans la pièce par un clown et une musicienne. Le sous-texte, au tomber de rideau, suggère une disqualification sévère du sultan et de son vizir. Le décor est fait d'un manège pour illustrer le mouvement du temps que les rebondissements dans la trame impriment. L'intensité du rythme dans les mouvements, l'enchaînement dans les répliques ne laisse aucun moment creux, le spectateur est ainsi emparé, nonobstant un jeu scénique par instants un peu vaporeux. Toutefois, l'applaudimètre décernera une note maximale au «Qadi».