La commune de Corso vit une extension positive dans l'ensemble tant elle connaît un développement urbain, notamment du côté sud où une nouvelle ville a émergé cette dernière décennie. Mais du côté est, le quartier Haï Boudiaf n'a pas bénéficié de l'attention nécessaire malgré ses atouts. Il est situé juste en face de la gare ferroviaire, non loin de la zone économique, même si cette dernière ne comporte que des unités comme celle d'ERIAD, comportant un silo de céréaliculture et une unité de production avicole, ou encore celle d'ENAFROID. A l'origine, les habitations entraient dans le cadre de l'évolutif. Les citoyens avaient obtenu de petites aides de l'Etat pour ériger de modestes logements individuels. Au fil du temps, la plupart des logements se sont avérés exigus pour abriter deux, voire trois familles à la fois. Si certaines ont pu se débrouiller seules pour procéder à des extensions allant jusqu'à des villas, d'autres n'ont pu s'en sortir et continuent à espérer un secours des pouvoirs publics. Pourtant, des solutions existent à travers le logement rural. Dans ce cadre, les citoyens postulants peuvent se prendre en charge. La contradiction réside dans le fait que des responsables déclarent qu'il n y a pas d'engouement pour cette formule alors que, d'un autre côté, il y a des citoyens qui attendent une quelconque aide pourvu qu'elle les sorte de leur exiguïté. La commission de daïra devrait se pencher sur cette éventualité avant que la situation ne prenne des proportions incontrôlables. Les prémisses d'un mécontentement sont déjà bien en place, surtout avec la proximité immédiate des constructions précaires, pour ne pas dire des bidonvilles qui grandissent à vue d'œil. D'abord, aux abords du CEM puis juste en face, à côté du lycée. D'une dizaine en 2008, ils sont passés à quarante. Le terrain qu'ils occupent est destiné à accueillir des infrastructures de base comme le centre de soins et des aires de jeux. Le premier vice-président de l'APC et P/APC par intérim, M. Belounis, nous a déclaré que des procès-verbaux avaient été dressés et des mises en demeure d'évacuation des lieux envoyées, mais la saisine de la commission de daïra pour procéder à la démolition selon la loi n'a pas eu encore de décision d'exécution. «On nous a demandé de geler l'exécution», précise-t-il. Pendant ce temps, le cadre de vie, surtout urbain, se dégrade à grande vitesse. Il y a l'état de la route, défoncée avec un bitume qui s'en détache par endroits, formant des nids de poule et autres excavations. Le remplaçant du P/APC pointe un doigt accusateur contre la mafia du sable qui emprunte ce passage après l'extraction frauduleuse de sable à partir d'une plage peu éloignée. Ni la présence d'une brigade de gendarmerie dans les parages, ni le poste fixe de l'armée, ni le cantonnement de la garde communale au niveau du quartier limitrophe Guedouari n'arrivent à mettre fin à ce trafic qui dure la nuit entière avec des allées et venues de gros camions de 40 tonnes au point que les citoyens arrivent difficilement à fermer l'œil. Heureusement qu'un projet d'aménagement urbain est prévu pour cette année. Outre la route, il est question de dallage, d'éclairage public et de bordures. Mais avant, il est question de terminer tous les travaux. La gazéification est achevée à 100 % avec une participation de l'APC à hauteur de 150 millions de centimes. A charge pour les citoyens d'effectuer les branchements. De plus, les travaux de caniveaux pour la régulation des eaux pluviales qui provoquaient des inondations viennent d'être bouclés. Il est temps de lancer ceux des trottoirs à côté des rails. Ce n'est qu'après toutes ces opérations que le plan d'aménagement urbain interviendra. Il incombera à la DUCH de la wilaya. Mais le quartier de Haï Boudiaf n'est pas le seul qui exige une prise en charge rapide des problèmes de développement. L'autre ville de la même commune, Berahmoune, souffre également de routes en piteux état, notamment avec la déviation de l'autoroute, très empruntée et appelée à jouer un rôle déterminant dans la deuxième rocade Zéralda-Boudouaou. Il y a aussi la forêt de la plage de Corso qui relève de la propriété de l'APC. Elle accueille des milliers d'estivants et est très prisée des familles modestes. Mais si, au départ, elle est irréprochable avec l'espoir d'un havre de repos et de paix pour la famille, cette année, elle s'est transformée en marché où l'on retrouve les achalandages, à même le sol, de friperies, de chaussures de femmes et d'enfants à côté de prétendus fast-foods. Avec les jeux pour enfants, l'endroit ressemble à un mélange de foire foraine et de marché aux puces. Mais rien à voir avec un lieu de tourisme, même pas populaire. Le lieu pullule de badauds, d'adolescents et de délinquants. Certes, des espaces de jeux existent pour cette frange jeune de la population. On trouve des salles de billards, des manèges et des structures improvisées. Il est plutôt question d'organisation, de séparation des familles des espaces de jeunes, de la qualité des services et de l'aménagement de la forêt, qui a été séparée en deux par des barbelés sans que la justification avancée par le P/APC par intérim, une histoire conjoncturelle d'un espace réservé à des festivaliers, n'arrive à convaincre. Des exemples d'un développement malade d'un manque de discernement et d'efficacité dans la planification et l'organisation. On pousse tout de même à recourir, à l'avenir, à des structures professionnelles comme la direction du tourisme pour relever le défi de la qualité des services et du cadre touristique. D'ici là, les élections auront dit leur mot. Ce qui est une autre paire de manches. Et ce ne sont pas les 60 locaux commerciaux entrant dans le cadre du programme présidentiel qui ont été distribués en 2008, mais qui reste inactifs pour leur grande majorité, qui nous démentiront. Il existe des solutions pour les redistribuer s'il le faut pourvu que des jeunes de ces quartiers en bénéficient d'une manière ou d'une autre. Cela est urgent car l'emploi est devenu la survie.