Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a réaffirmé lundi à Alger qu'il n'y avait pas de pénurie de médicaments sur le marché national. Cependant, il a relevé qu'il y avait un manque de deux médicaments entrant dans le traitement du cancer et du sida. M. Ould Abbès a affirmé lors d'une conférence de presse à laquelle ont assisté certains producteurs de médicaments et des syndicats, qu'il s'agissait en fait d'une «fausse pénurie fomentée par des intrus qui ont pollué le marché», ajoutant qu'«il y avait en vérité un manque dans certains médicaments seulement». Selon les explications de la pharmacie centrale, il s'agit d'un médicament entrant dans le traitement du sida sur un total de 20 produits conçus pour cette maladie. La pharmacie centrale précise que ce manque a été enregistré à Oran, mais qu'il sera disponible avant le 15 août. Pareillement, pour l'un des 129 médicaments entrant dans la chimiothérapie du cancer, ajoute la même source. Il y a lieu de noter qu'une note, qui se réfère à des déclarations d'opérateurs dans le domaine de la pharmacie sur leurs stocks de médicaments pour les mois de juin et juillet 2011, indique que les médicaments déclarés introuvables «sont disponibles et sous des appellations différentes». «Tous les stocks de médicaments, y compris les marques commerciales introuvables pouvant être remplacées par des génériques, ont été ou seront renouvelés et font l'objet actuellement de dédouanement ou d'analyses au niveau du laboratoire de contrôle des produits pharmaceutiques (LNCPP)», indique la note. Le stock actuel des médicaments couvre les maladies liées aux urgences, les maladies saisonnières et les maladies plus fréquentes durant le mois du Ramadhan ou encore les contraceptifs «qui ont été importés en quantités suffisantes et soumis actuellement aux opérations de dédouanement». S'agissant de l'insuline, le PDG du groupe Saidal, Boumediene Derkaoui, a précisé que la distribution de cette substance vitale connaissait des «perturbations», soulignant que l'usine de Constantine travaille à plein temps et que la production et les ventes du groupe ont «augmenté de 20% par rapport à l'année écoulée». En prévision de toute pénurie, Saidal a mis en place un stock de réserve en insuline, fait savoir M. Derkaoui. Pour sa part, le porte-parole du Syndicat national des pharmaciens privés (SNPP) a déploré le fait que «l'Etat ne dispose d'aucun plan destiné à faire face à la pénurie des médicaments», ajoutant que «l'Etat doit prendre des décisions urgentes pour mettre un terme à ce phénomène». A cet effet, le syndicat a préconisé la création d'une instance nationale chargée de suivre l'acheminement des médicaments qui entrent en Algérie, afin d'assurer une meilleure maîtrise du marché national et d'éviter toute pénurie de médicament. Contrôle de l'importation des produits pharmaceutiques en 2012 En vue d'une meilleure régulation du marché, l'importation des produits pharmaceutiques sera contrôlée d'une manière «rigoureuse» en 2012 au niveau des ports et aéroports du pays, a indiqué, lundi lors de la même occasion, un cadre du ministère de la Santé. «Nous sommes en train de mettre toutes les balises pour réguler le marché du médicament, dont un contrôle rigoureux au niveau des ports et aéroports par des pharmaciens formés en la matière», a affirmé le secrétaire général du ministère de la Santé, Khelladi Bouchnak, lors d'une présentation de la situation sur la disponibilité des produits pharmaceutiques à fin juillet 2011. Cela permettra d'avoir une estimation «réelle» de la quantité de médicaments et autres produits pharmaceutiques disponibles en Algérie pour prévenir d'éventuelles pénuries, a expliqué ce responsable, qualifiant l'actuel système d'évaluation du marché d'«inopérant». Actuellement, c'est l'opérateur lui-même qui s'auto-évalue en déclarant son état de stock de médicament mensuellement, a-t-il souligné.