Le président de la BCE (Banque centrale européenne) a clairement fait savoir à la presse et aux marchés que l'institut d'émission était actif dans les marchés. Lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion du Conseil des gouverneurs, Jean-Claude Trichet a déclaré que la BCE était en train d'acheter des titres de dette périphériques, ce qu'elle n'avait pas fait depuis dix-huit semaines. Les rendements des obligations italiennes, espagnoles, mais aussi des titres portugais et irlandais ont alors connu des soubresauts. Le taux à 10 ans de l'Italie est passé brièvement sous la barre symbolique de 6%. Mais le soulagement n'a pas duré. L'Italie et l'Espagne ont vu leur taux remonter. Dans l'après-midi, le Trésor espagnol a décidé d'annuler son émission de dette du 18 août, alors qu'il avait réussi à placer des titres dans la matinée. Selon des sources de marché, la BCE n'a, de fait, pas acheté les titres de ces deux pays et s'est contentée de cibler la dette irlandaise et portugaise. «Elle est, en plus, intervenue sur de faibles montants », indique un intervenant. Depuis que le dispositif existe, la banque centrale n'a encore jamais acquis de titres espagnols et italiens. La décision de réactiver le programme d'achats n'était pas unanime au sein du Conseil des gouverneurs, rendant dès lors difficile de viser de nouveaux Etats. La banque centrale a appelé à un passage de relais aussi rapide que possible avec le Fonds européen de stabilité financière (FESF), qui doit un jour pouvoir intervenir sur le marché secondaire. Les annonces de la BCE concernant le refinancement des banques n'ont pas non plus été couronnées de succès sur le marché interbancaire. Les tensions persistaient et seules les anticipations de hausse des taux directeurs ont été revues à la baisse. L'institution a pourtant offert une nouvelle soupape aux établissements qui peinent à trouver des liquidités auprès de leurs homologues. Ils vont pouvoir amener la dette périphérique qu'ils détiennent à la BCE pour six mois, en échange d'argent frais. Les investisseurs, qui mettaient tous leurs espoirs dans la banque centrale, ne savent plus désormais vers qui se tourner. Par ailleurs, la question qu'on peut se poser est : l'Algérie en étant grand importateur de la zone euro (grosse facture alimentaire), et fournisseur aux pays industriels avec 99% des exportations hydrocarbures, que peut-il lui arriver si le prix du baril continue encore à chuter ? Les signes de faiblesse de l'économie américaine ajoutent à la déprime !