Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a estimé, avant-hier, que l'actuel crise est "la plus grave depuis la seconde guerre mondiale", ajoutant que, sans l'intervention de la communauté internationale, "cela aurait pu être la crise la plus grave depuis la première guerre". Interrogé depuis Francfort sur Europe 1, le président de la BCE a appelé les gouvernements européens, notamment italiens et espagnols, à "faire leur travail" pour réduire leurs déficits : "Nous avons demandé de manière extrêmement claire dans les derniers jours au gouvernement italien de prendre un certain nombre de décisions qui ont été prises, et d'accélérer en particulier le retour à une situation budgétaire normale. Nous avons demandé la même chose au gouvernement espagnol. Nous avons demandé à l'ensemble des gouvernements européens, les 17, d'accélérer les décisions qu'ils ont prises le 21 juillet", lors d'un sommet de la zone euro. Il a défendu à nouveau la décision de la BCE de racheter davantage de dette publique de pays de la zone euro. Mais il a refusé de dire "ce que nous achetons, ni les montants". Toutefois, les marchés s'attendaient à ce que la BCE intervienne sur les obligations de l'Italie et de l'Espagne, dont les taux obligataires ont atteint des records ces deux dernières semaines. Se considérant comme une "ancre de confiance et de stabilité", Jean-Claude Trichet, qui s'est longuement entretenu au téléphone avec Nicolas Sarkozy ces derniers jours, a martelé son objectif : "nous devons assurer pour 332 millions de citoyens la stabilité des prix". LA FRANCE PRETE A "DAVANTAGE D'EFFORTS" La perte du triple A américain ce week-end, conjuguée aux tensions dues aux déficits des pays européens, fait craindre de nouvelles chutes sur les marchés du monde entier. Dans ce contexte de tensions économiques, la ministre du Budget et porte-parole du gouvernement français, Valérie Pécresse, a affirmé, avant-hier, que la France ne dévierait "pas d'un iota de sa trajectoire de redressement des finances publiques" et qu'elle était prête à "davantage d'efforts".Pour que la France conserve la note AAA de l'agence de notation Standard and Poor's, qui lui permet d'emprunter à des taux intéressants sur les marchés, "il faut garder le cap du redressement de nos finances publiques", a-t-elle souligné.