Ce que craignaient les familles des 17 marins algériens pris en otage par des pirates somaliens est peut-être arrivé. La nouvelle faisant état du décès de l'un de ces marins a circulé grandement. Hier, les familles de ces marins ont tenu un sit-in devant la Grande-Poste pour exiger des autorités «toute la vérité». «L'information nous est parvenue par des marins qui arrivent de là-bas (Somalie)», témoigne la sœur de l'un des marins. «Cette info est-elle vraie ? On veut la vérité sur leur sort», ajoute-t-elle. Rappelons que le dernier contact avec ces marins, le 9 juillet dernier, a fait état des conditions éprouvantes dans les quelles ils vivent, sans compter que beaucoup d'entre eux sont malades. «Lors du dernier appel, mon père m'avait dit que si le mois du Ramadhan les trouve toujours là-bas, qu'on s'attende au pire», nous dira Faouizi Aït Ramdhane, fils de l'un des otages, et qui a dénoncé, haut et fort, le mutisme de l'ENTV à propos de cette affaire et l'immobilisme des partis politiques. «On a sollicité plusieurs fois des personnalités politiques (Louisa Hanoune et Madjid Sidi Saïd, entre autres) pour exposer cette affaire mais personne ne nous entendus», clame Faouizi. «J'ai eu un cauchemar effrayant, il y a 4 jours. Il y avait un homme qui est venu me dire que mon frère est mort. Puis un autre me dira que ce n'est pas mon frère mais c'est son collègue qui est décédé», raconte Souhila, sœur de l'un des marins. Ces familles dénoncent aussi la sourde oreille des pouvoirs publics qui «ne font rien pour libérer nos proches», lit-on sur une banderole portée par les protestataires. «Où est notre Etat ? Où sont nos élus ? Que font-ils avec l'argent du peuple», clame une femme. «J'ai perdu ma féminité pour faire entendre ma voie», regrette-t-elle, les larmes sur les joues. Des citoyens de passage ont exprimé leur solidarité avec ces familles. «Cette affaire concerne tous les Algériens. C'est une question de dignité et d'humanité», crie un homme de passage. De leur côté, les autorités nient catégoriquement cette information. «Tous les membres de l'équipage algérien du vraquier MV Blida, qui avait fait l'objet début janvier d'un acte de piraterie, sont "sains et saufs" et l'information au sujet de la mort d'un marin est "fausse"», a affirmé, hier soir, Amar Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, dans un communiqué publié par l'APS. De son côté, Nacereddine Mansouri, directeur général de l'International Bulk Carriers (IBC), armateur du navire MV Blida, a affirmé que l'affréteur jordanien, Nacer Dajjani, joint par téléphone, est «en contact permanent avec les pirates et dément catégoriquement la mort de l'un des marins algériens et déclare que cette information est dénuée de tout fondement».