Doléances n Les familles des 17 marins algériens, capturés par des pirates en Somalie depuis le 1er janvier, souhaitent l'intervention du président de la République pour mettre fin à huit mois de détention dans l'enfer somalien. Un véritable cri de détresse est lancé par les familles de ces marins, toujours pris en otage dans un pays ravagé par la famine et la sécheresse. En effet, lors de leur cinquième sit-in, tenu à la place des martyrs hier ,les familles étaient au rendez-vous , encore une fois, pour appeler à la libération des leurs qui «meurent à petit feu dans des conditions impitoyables en Somalie». Brandissant des banderoles où elles affichent leurs doléances aux pouvoirs publics, et notamment au premier magistrat du pays, afin qu'il soit mis un terme à cette situation qui n'a que trop duré, les familles venues des différentes régions du pays déclarent que «vivre dans des conditions aussi pitoyables que celles du peuple somalien aujourd'hui ne peut convaincre aucun de nous que nos marins sont sains et saufs». D'ailleurs certains des participants au rassemblement d'hier doutent qu'ils soient toujours en vie. «Nous sommes toujours sous le choc de la rumeur ayant fait état la semaine passée du décès de l'un de nos marins», nous dit Fawzi Aït Ramedan, fils d'un marin, en réitérant son appel aux responsables du bateau de «MV Blida» de leur permettre de renouer le contact avec leurs proches. Accompagné de sa mère et de sa petite sœur de neuf ans, Rania, notre interlocuteur souhaite que les pouvoirs publics fassent pression sur l'affréteur jordanien, au moins pour qu'il rétablisse le contact avec les marins, rompu, rappelons-le, depuis juillet. Un tel contact, estime-t-il, soulagera les familles un tant soit peu. Accrochée à sa banderole qu'elle porte régulièrement lors des sit-in et sur laquelle est inscrit : «Rends-moi mon papa», la petite Rania pleurait à l'écoute des explications de son frère aux passants, qui voulaient plus de détails sur cette affaire. Achour Abdelkader, père de l'un des otages, déplore que la télévision nationale n'ait pas fait le nécessaire pour tenir l'opinion publique informée sur cette affaire. «Vous voyez, il y a beaucoup de gens qui ignorent toujours que des Algériens sont entre les mains des pirates en Somalie», dira-t-il d'un air triste. «Hormis les communiqués officiels qui se comptent, d'ailleurs, sur le bout des doigts, aucun travail médiatique n'a été fait pour informer les Algériens sur cette malheureuse situation», a-t-il contesté. De son côté, Mme Kahli, dont le fils marin toujours en otage également, n'a pu retenir ses larmes en lançant un appel à la foule de les soutenir dans ces moments difficiles. «Nous voulons que vous veniez avec nous (…) Soutenez-nous SVP», lance-t-elle à l'adresse des passants en essuyant ses larmes. Emus, des citoyens se sont rapprochés d'elle, ainsi que l'ensemble des familles pour les réconforter.