Si le black-out total sur les informations relatives à la fièvre typhoïde qui sévit depuis la fin du mois de juillet est appliqué dans toute sa rigueur par la direction de la santé, de la population et de la réforme hospitalière de la wilaya de Annaba, il n'en est pas de même du côté du service infectieux de l'hôpital Dr Dorban du Centre hospitalier universitaire de Annaba. A ce niveau, le Pr Laouer, chef de service, n'hésite pas à faire le point sur la situation dès que le besoin se fait ressentir. Il a, en effet, annoncé qu'à la date d'hier, 9 août, 37 cas de typhoïde ont été enregistrés par sa structure. Dix-sept de ces cas, dont 4 enfants en bas âge, ont été officiellement enregistrés comme étant atteints de fièvre typhoïde. La cité Rym à la périphérie du chef-lieu de wilaya est le principal foyer de contamination. Cette information complète, d'une certaine manière, celle donnée sur ces mêmes colonnes ces derniers jours. C'est ce qui justifie le branle-bas de combat tous azimuts dans la wilaya de Annaba. Des spécialistes en prévention sanitaire ont été dépêchés par le ministère de tutelle pour renforcer les équipes de praticiens déjà sur le terrain des opérations. Comme se sont multipliés les contacts entre les responsables des structures d'intervention chargés de circonscrire tout développement de la fièvre typhoïde dans la wilaya de Annaba. Il s'agit notamment des services de la santé, hydraulique, hygiène communal, direction de l'eau et de l'assainissement. Bien que le nombre des cas hospitalisés n'ait pas augmenté, le service infectieux de l'hôpital Dr Dorban connaît une grande effervescence. Elle est générée par le va-et-vient incessant des effectifs du corps médical et paramédical en charge de la situation et par des citoyens alarmés par l'apparition inquiétante de symptômes liées à cette pathologie. C'est pourquoi les laboratoires d'analyses et les biologistes sont très sollicités tout autant que les commerces des bouteilles d'eau minérale. Du côté de la direction générale de la Société des eaux et de l'assainissement de Tarf et Annaba, M. Tabouchi Abdelhalim, le premier responsable de cette structure, persiste et signe quant à la qualité de l'eau alimentant les robinets des habitants des wilayas de Annaba et Tarf. «Je confirme que l'eau qui alimente les populations de Annaba et Tarf est propre à la consommation. Elle ne représente aucun risque. Les analyses effectuées quotidiennement par notre laboratoire sont formelles. Elles ont été confirmées par celles émises par les services de la direction de la santé. En tout état de cause, l'enquête diligentée par cette dernière déterminera avec exactitude les facteurs à l'origine des cas de fièvre typhoïde enregistrés à Annaba et Tarf», a-t-il argumenté. En tout état de cause, même si les dénégations et les positions contradictoires des uns et des autres responsables de la santé, de l'hygiène, de la distribution de l'eau potable et de la wilaya se multiplient infirmant ou confirmant le nombre de cas confirmés ou suspectés, le fait est la. La fièvre typhoïde semble s'être bien installée particulièrement dans la wilaya de Annaba où chaque jour apporte son lot de patients au service infectieux. Les hospitalisations et prises en ambulatoire se poursuivent au service infectieux. Pour l'heure, l'on en est au prélèvement et aux analyses de différents facteurs de contamination à l'origine de la trentaine de cas de fièvre typhoïde concentrés principalement dans les cités Rym et Aux As en ce qui concerne la wilaya de Annaba et dans la commune de Chatt à El-Tarf. Pour le directeur de la Seata, il reste d'autres facteurs propices à la propagation des maladies à transmission hydrique comme les vides sanitaires, les fruits et légumes arrosés à l'eau usée et autres produits mal conservés. Il reste cependant que le droit d'informer est très mal perçu par la direction de la santé où les réunions succèdent aux réunions sans pour autant que le public ne soit informé sur l'évolution de la fièvre typhoïde qui les inquiète chaque jour un peu plus.