A la demande de la France et des pays européens siégeant au Conseil de sécurité de l'ONU, celui-ci tiendra jeudi prochain une réunion sur la Syrie, durant laquelle il sera question du compte rendu de la commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme et la sous-secrétaire aux Affaires humanitaires de l'institution onusienne. L'annonce de la tenue, jeudi prochain, de la réunion du Conseil de Sécurité (CS) sur la Syrie, à la demande de la France, est intervenue au lendemain de la conversation téléphonique entre le président américain et le Premier ministre turc. Si MM. Obama et Tayyip Erdogan ont eu à souligner «l'urgence de la situation», lors de cet entretien téléphonique, ils se sont engagés également à «suivre de près» la situation en Syrie. A l'intense activité diplomatique qui marquera la semaine en cours, en prévision de la réunion jeudi prochain du Conseil de sécurité sur la Syrie, les déclarations de part et d'autre seront de mise. Cela d'autant que Washington, Paris et Londres font face à l'impossibilité de faire adopter une résolution sur la Syrie par le Conseil de sécurité. En plus de Moscou et de Pékin, membres permanents et détenteurs du droit de véto, d'autres membres, dont les pays émergents s'opposent à toute adoption d'une résolution à l'encontre de la Syrie. Le représentant russe au Conseil de sécurité en soulignant le week-end dernier qu'il ne sera pas question d'adoption d'une résolution onusienne sur la Syrie a déclaré aussi qu'«il n'est pas question de rééditer le scénario libyen en Syrie». Face à un Conseil de sécurité incapable d'aller vers l'internalisation de la crise syrienne comme voulu par Washington, Londres et Paris, la Maison-Blanche a annoncé de nouvelles mesures à l'encontre de Damas. A ce propos, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a été jusqu'à inviter les partenaires de la Syrie à interrompre les relations commerciales avec Damas, appel réitéré par l'Union européenne. Autre donne, et pas des moindres, mettant à nu l'approche politique de Washington et de l'Union européenne dans leur traitement de la crise syrienne, l'attitude du Brésil lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité (CS), sanctionnée par l'adoption d'une déclaration l'encontre de Damas. Le Brésil a soumis au CS plusieurs amendements avant l'adoption de la déclaration précitée. Des amendements non portés dans la déclaration ; et pour le Brésil et pour «un juste équilibre» dans le traitement de la crise syrienne il devait y avoir «condamnation également des attaques perpétrées contre les forces de sécurité syriennes» et que «les efforts entrepris par Damas en faveur des réformes» soient soulignés. Sur un autre plan, Ankara qui ne cesse de hausser le ton à l'encontre de Damas compte peser sur le cours des évènements en Syrie, notamment via le traitement de la crise avec les acteurs étrangers. Les relations stratégiques liant Washington à Ankara, qui se sont traduites en 1952 par l'adhésion à l'Alliance Atlantique (Otan) de la Turquie, rythment la cadence et la teneur du rôle turc non pas en direction seulement de la scène syrienne mais aussi sur la scène du Moyen-Orient. Il est à rappeler que le président turc Abdullah Gül a pressé son homologue syrien Bachar Al-Assad de mener des «réformes démocratiques», dans une lettre transmise, mardi dernier, par le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu.