Invité au centre de presse d'Algeria-Invest, hier à Alger, Fouad Chehat, le directeur général de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) a animé un forum sur les progrès et les objectifs qu'a enregistré le secteur de l'agriculture dans le cadre du plan quinquennale 2009/2014. «On a dépassé nos objectifs», a indiqué Fouad Chehat. «On importe peut-être plus cher, mais moins», a-t-il ajouté. Selon lui, c'est le résultat d'une stratégie tracée par l'Etat et qui s'enregistre dans le cadre du plan quinquennal 2009-2014. Afin d'assurer la souveraineté alimentaire du pays qui se réalise via la construction de la base alimentaire, il a été décidé un recentrage de la politique alimentaire permettant ainsi de revoir les méthodes et les moyens utilisés en agriculture. Cette politique est structurée sur trois volets essentiels. Le premier est consacré au renouveau agricole, et ce, à travers un ensemble de programmes visant des filières stratégiques qui produisent les biens alimentaires les plus consommées telles que les céréales, le lait, les pommes de terre, les légumes secs, l'huile d'olive et les dates. Le deuxième volet, quant à lui, concerne les viandes blanches et rouges. Cependant, le troisième volet dit «complémentaire» est penché sur tout ce qui est renforcement de l'appui humain et technique par un encadrement adéquat, des formations et des efforts de vulgarisation agricole. Cependant, cette étape, selon M. Chehat, peut être difficile si les administrateurs ne s'y impliquent pas. Il ne s'agit pas de tracer une politique alimentaire uniquement afin de moderniser les régions rurales, souligne l'orateur, mais il faut une démarche adaptée à chaque localité et non pas wilaya. Il a, dans ce sens, incité les responsables à imaginer avec les agriculteurs des solutions adéquates pour développer ce secteur et non pas pour imposer des solutions de force. «Plus de 2 000 projets sont en cours d'exécution», a-t-il soutenu. A ce titre, l'Etat accompagne et encourage ces projets en offrant aux agriculteurs la possibilité d'avoir deux sortes de crédit sans intérêt. Le premier à court terme avec un délai de deux ans pour le remboursement, tandis que le deuxième est dégagé pour les investissements à long terme avec 3 ans comme délai. Sous ce deuxième crédit, une somme de 10 millions DA, comme plafond, peut être dégagée par hectare. Le directeur général de l'Inra a indiqué que même les opérateurs non agricoles peuvent en bénéficier s'ils fédèrent les agriculteurs. «Le principe est la contractualisation entre agriculteurs et industriels et les mettre en cohérence», souligne-t-il tout en insistant sur le rôle déterminant que détient l'agriculture pour le développement industriel car elle devrait impulser sa croissance. Par ailleurs, ce même responsable a estimé que l'Algérie ne possède pas des moyens et des techniques largement suffisants. Selon lui, pour 13 millions d'agriculteurs, il n'y a que 29 000 administrateurs et moins de 2 000 encadreurs. Aussi l'Algérie doit-elle faire face aux dépenses coûteuses en matières d'énergie. «Il faut aller vers les énergies renouvelables et l'agriculteur en est le premier client», a-t-il ajouté.