A quelques jours seulement de la fin du mois sacré, les spéculateurs continuent à imposer leur dictat sous l'œil des services en charge du contrôle et de la régulation des prix. Une rapide virée au marché des fruits et légumes de Belcourt, connu sous le nom de marchi t'nach, nous a donné un avant-goût de la «souffrance» endurée quotidiennement par les familles à faibles et moyens revenus. La pomme de terre, censée être l'aliment des familles à revenu modeste, change de statut et se vend à partir de 50 DA le kilogramme. La tomate très prisée durant le mois de Ramadhan, dans la mesure où elle est indispensable pour la préparation de la chorba, voit son prix varier entre 60 et 100 DA le kilo. Quant à la courgette et à la carotte, elles sont proposées à partir de 70 DA le kilo. Le citron est, pour sa part, vendu à 300 DA. Sans commentaire ! En ce qui concerne les poisons et fruits de mer, le prix des crevettes nous a surpris. Leurs prix varient, tenez-vous bien, entre 1 700 et 2 200 DA. Mais ce qui nous a étonné le plus, c'est l'engouement des gens pour ce fruit de mer malgré son prix excessif. Le prix de la sardine est, quant à lui, plus abordable avec 200 DA/kg à cause, sans aucun doute, de son impopularité lors du Ramadhan. Les fruits sont inabordables. La nectarine est cédée à 200 DA/kg. Les raisins sont, quant à eux, proposés à 160 DA. Les poires et les pommes sont vendues à 140 DA. On retrouve la même ambiance chez le boucher du coin. Le kilogramme de viande de veau est cédé à partir de 800 DA. Quant aux abats, ils sont vendus 1 700 DA le kilo. Rencontré à la sortie du marché, Malik, le père d'une famille de cinq personnes, n'a pas hésité à remettre en cause l'incompétence des services en charge de la protection du consommateur. «Pourquoi le ministère du Commerce n'a pas tenu sa parole ? Où sont ces contrôleurs des prix censés nous protéger durant ce mois sacré ? On a rien vu ! On nous a promis un Ramadhan avec des prix abordables. Le contraire s'est malheureusement produit. On se retrouve avec un mois où les prix ont pratiquement doublé.» En effet, le ministère du Commerce prend des décisions «mort-nées». Le plafonnement des prix n'a rien donné vu l'ampleur du désastre. Qui sait ? Peut-être que le département de Benbada arrivera-t-il à gagner la guerre face aux spéculateurs durant les prochaines années avec la mise en place du dispositif de contrôle «très rigoureux» annoncé par le ministre lui-même. Ce dernier, rappelons-le, compte recruter, entre 2011 et 2012, environ 5 000 contrôleurs qui auront comme principale tâche de prendre les spéculateurs et les fraudeurs la main dans le sac. En attendant de trouver la formule magique qui mettra fin aux pratiques «démoniaques» des spéculateurs, c'est le consommateur qui continue à payer les insuffisances d'une administration «incompétente».