Cette année encore, trois événements coïncident en se succédant l'un après l'autre : le Ramadhan, la fête de l'Aïd et la rentrée sociale. Ce qui ne fait qu'alourdir la facture des familles aux revenus modestes, notamment celles où les enfants sont scolarisés. Dès les derniers jours du Ramadhan, cette année, les prix des articles scolaires et du prêt-à-porter étaient déjà à la hausse. «On est obligés de recourir à un emprunt auprès de proches (si on trouve) pour arriver à couvrir tous les besoins de nos enfants. Nos deux derniers salaires, ma femme et moi, ont servi aux dépenses du Ramadhan et de l'Aïd El-fitr», déplore aâmi Saïd, un père de famille rencontré à Alger-centre. «Avec des salaires minimes et face à la cherté de tous les produits sans exception, vous ne pouvez pas imaginer la difficulté qu'on a à prendre en charge une famille de neuf membres, dont trois enfants scolarisés (deux lycéens et un étudiant) avec une mère gravement malade», fulmine encore aâmi Siad, qui dénonce l'immobilisme des pouvoirs publics face aux pratiques déloyales des commerçants, surtout dans ces périodes à grande fréquence de consommation. Partout dans les marchés et les boutiques, si les enfants courent derrière les diverses couleurs et formes des articles scolaires pour suivre l'effet de mode imposé par le marché, certains parents cherchent les prix les moins bas, tandis que d'autres exigent la qualité. «Il y a une grande différence avec les années précédentes, où l'on pouvait couvrir les charges des trois enfants avec 10 000 dinars, alors qu'aujourd'hui cette somme est consommée par un seul avec ses vêtements, cahiers, stylos… et livres», affirme Nassima, une citoyenne, rencontrée dans une rue à Belouizdad accompagnée par ses deux filles, des collégiennes, à destination du marché. Pour cette année, les prix ne sont pas abordables pour les petites et moyennes bourses. Un cartable est proposé de 1 000 à 2000 DA, voir plus. Une trousse à stylos est vendue entre 150 à 250 DA, et une ardoise à 300 DA. Un cahier de 32 pages se vend à 35 DA, alors qu'il y a seulement deux ans, il ne coûtait que 10 DA. Alors comment vont-ils faire les parents de plus de plus huit millions d'élèves devant joindre leurs bancs d'écoles demain ? Une question que, peut être chacun d'eux se pose, mais dont personne n'ose réponde ! S'agissant de la qualité des produits proposés pour la rentrée scolaire de 2011-2012, les acheteurs ainsi que les marchands reconnaissent l'amélioration de la qualité et de la manière de présentation. «Tous les articles que nous vendons sont référenciés et certifiés aux nomes standards de qualité internationaux. Regardez ! Tous les produits sont emballés dans leurs propres packagings», rassure un libraire possédant un magasin dans la rue Hassiba (Alger). Néanmoins, une autre préoccupation suscite les inquiétudes des parents d'élèves et de certains pédagogues. Il s'agit des formes et couleurs des affaires, jugées exagérées. Un fort aspect publicitaire apparaît sur tous les articles. Chose pour laquelle, les efforts d'un marketing agressif fait peur à ses consommateurs. «Je me demande comment les élèves vont se concentrer sur leurs cours avec toutes ces affaires, qui ressemblent à des jouets», s'exclame une mère de famille. Certains pédagogues et enseignants affirment que «cela n'a aucun effet négatif sur le niveau d'apprentissage des écoliers», rassurent-ils.