Munis de leurs listes, en groupe, ou accompagnés par leurs parents, les élèves, tous niveaux confondus, se sont dirigés vers les étals de fournitures scolaires juste après la sortie d'école du premier jour de la rentrée. Les prix exposés, que ce soit dans les magasins ou les étals de fortune installés à même le trottoir, sont pratiquement identiques à ceux de l'année dernière, c'est du moins ce qu'affirment les commerçants, contrairement aux parents qui trouvent les prix élevés par rapport à l'année 2010. Ces derniers n'ont pas caché leur désarroi quant au fardeau qui pèse sur leurs épaules, alors que les emprunts faits pour le Ramadhan et de l'Aïd El-Fitr ne sont pas remboursés pour certains. «J'ai 4 enfants, deux d'entre eux sont au primaire, le troisième au CEM et le dernier au lycée, toute ma paie va y passer», nous confiera Ahmed, employé à la SNTF. «Alors que les enfants deviennent de plus en plus exigeants en matière de vêtements et de fournitures en tous genres, ajoute un autre. Amina, mère de trois enfants scolarisés, rétorquera : «C'est une vraie angoisse pour nous à chaque rentrée scolaire. Entre livres et fournitures, les dépenses sont importantes. Tout notre budget y passe». Le produit local est considéré de moindre qualité, mais la différence des prix est minime par rapport à l'année passée. Le cahier de 48 pages coûte 15 et 25 DA, le prix de celui de 288 pages est de 85 DA et les registres varient entre 135 DA et 260 DA selon le modèle. Les stylos, crayons, crayons de couleurs, ciseaux, calculatrices, ardoises, protège-cahiers et autres produits n'ont pas connu d'augmentation sensible par rapport à l'année écoulée. Alors que les prix des produits importés ont augmenté. Concernant les cartables et autres sacs à dos, le choix s'avère difficile. le prix varie selon la qualité du produit, une augmentation de 20% pratiquement pour le produit local, alors celui de l'importation est intouchable pour les petites bourses. Le prix du cartable et sac à dos varie de 600 à 750 DA pour le produit local, alors que le produit d'importation varie de 1 900 à 3 000 DA. «Le cartable importé est cher mais je le préfère à celui de la production local, car il faudrait en acheter 3 ou 4, pour le même enfant, durant toute l'année scolaire, tant la qualité est mauvaise, nous expliquera Fayza, maman de deux jumeaux scolarisés depuis l'année précédente et qui parlait en connaissance de cause. Blouse locale ou chinoise ? La blouse scolaire, un autre souci pour les parents, car l'offre est faible par rapport à la demande, surtout pour les élèves du moyen et du secondaire. «Je commence ma première année de lycée. La direction exige des blouses blanches à manches longues alors qu'ils savent pertinemment qu'il n'en existe pas», nous lance Amira, rencontrée chez un vendeur de tabliers scolaires au marché «tnache» à Belcourt. «J'ai fait tous les magasins, je n'en trouve nulle part.» Nombreux sont dans la même situation qu'Amira, ne trouvant d'issue que d'en confectionner chez un tailleur ou une couturière. A cela s'ajoute la phobie des produits chinois. Ces derniers ont investi non seulement le marché algérien. Alors, qu'en est il des blouses scolaires chinoises ? Les blouses locales sont généralement boudées par les consommateurs, vu la mauvaise qualité du tissu et des finitions. Mais celles importées de Chine sont-elles meilleures ? Omar, commerçant d'articles pour enfants à Boufarik, tentera d'y répondre : «Toutes les grandes marques mondiales sont installées en Chine à cause d'une main d'œuvre pas chère. La production est à deux niveaux, vous avez la production qui respecte les normes internationales et celle qui ne le fait pas», explique-t-il. Il ajoutera que cela «dépend des importateurs et non des Chinois, car la majorité d'entre eux se jettent sur la production à bas prix sans se soucier de sa traçabilité». «El-âayb fina machi fihom. Le défaut est en nous et pas en eux.» Il soutient que les produits importés de Chine et qui ont une traçabilité sont de bonne qualité et respectent les normes internationales.