L'Algérie continue à maintenir une position financière extérieure consolidée au premier semestre 2011. C'est ce qu'a affirmé lundi à Alger le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci. «La position financière extérieure nette de l'Algérie est consolidée en situation de recul de la dette extérieure, d'autant que la gestion flexible du taux de change par la Banque d'Algérie contribue de manière effective à la stabilité financière externe», a-t-il déclaré lors de sa communication portant sur la présentation des principales évolutions monétaires et financières de l'Algérie durant le premier semestre 2011. Pour preuve, Laksaci en veut le niveau «appréciable» du solde global de la balance des paiements du premier semestre 2011 qui a atteint 9,11 milliards de dollars, soit plus de 4 milliards de dollars en rythme trimestriel et la hausse enregistrée dans les réserves de change de l'Algérie, estimées à 173,91 milliards dollars à fin juin 2011, ainsi que «le maintien du taux de change effectif réel du dinar quasiment à son niveau d'équilibre à moyen terme». Le gouverneur de la BA a fait remarquer, à ce titre, que le cours du dinar s'est apprécié par rapport au dollar, tandis qu'il s'est corrélativement déprécié par rapport à l'euro au premier semestre 2011 relativement à la même période de 2010. Il a, ainsi, précisé que le taux de change effectif réel du dinar s'est légèrement déprécié (1,33%), après une appréciation de 2,6% en 2010. En conséquence, le différentiel d'inflation entre l'Algérie et la zone euro s'est «significativement» réduit à 1,8% contre 4,1% en juin 2010, a-t-il poursuivi. Dans ce contexte, Lakcasi a relevé que le rythme de l'inflation s'est ralenti au premier semestre 2011 comparativement au premier semestre 2010. «Le glissement annuel des moyennes trimestrielles de l'indice indique un ralentissement de l'inflation: hausses de 3,49% et 4,03% au premier et au second trimestre 2011 contre respectivement 4,32% et 4,93% en 2010», a-t-il précisé. En outre, le patron de la Banque d'Algérie a apprécié la valeur de l'excédent du compte courant extérieur de l'Algérie, qui a bondi à près de 10 milliards de dollars au premier semestre 2011. «Le solde de la balance courante est appréciable. Il est de 9,65 milliards de dollars au 1er semestre de l'année en cours contre, respectivement, 6,57 milliards de dollars et 5,59 milliards de dollars au 1er et au 2e semestre de l'année dernière», a-t-il précisé. Selon M. Lakcasi, cette performance est due à « la hausse des recettes d'exportation des hydrocarbures, qui à la faveur de la hausse des prix sur le marché international passent de 27,60 milliards de dollars au premier semestre 2010 à 35,85 milliards de dollars au premier semestre 2011 ». A son tour, l'évolution des cours du pétrole s'est matérialisée par recettes budgétaires conséquentes atteignant 2 045,2 milliards de dinars (soit en augmentation de 35 % par rapport à la même période de 2010). Quant aux recettes hors hydrocarbures, elles ont progressé moins vite et ne représentent que 28,3% du total des recettes budgétaires (33,6% en 2010), a fait savoir Laksaci. Le solde global des opérations du Trésor est, par ailleurs, en équilibre au premier semestre 2011, après deux années de déficit budgétaire. Cela renforce, selon le gouverneur de la BA, la viabilité des finances publiques, « même si l'encours des ressources du Fonds de régulation des recettes s'est stabilisé au premier semestre 2011 », a-t-il estimé. Sur un autre registre, l'accroissement de la masse monétaire à fin juin 2011 par rapport à fin décembre 2010 a eu pour effet la hausse « appréciable » des avoirs extérieurs de la Banque d'Algérie et la progression des crédits à l'économie. « Si les avoirs extérieurs nets de la Banque d'Algérie sont en hausse de 627,27 milliards de dinars (+5,22%), les crédits à l'économie y compris les rachats de crédits non performants par le Trésor, progressent de 364,58 milliards de dinars (+11,16%), contribuant à la création monétaire pour environ 74% et 26% respectivement », a-t-il ajouté. «Les banques opérant en Algérie sont en excès de liquidités» «Les banques opérant en Algérie sont en excès de liquidités depuis avril 2001. Elles ne se refinancent plus auprès de la Banque d'Algérie depuis cette datte. Elles sont en surliquidités depuis avril 2001 déjà. Leurs ressources proviennent de l'épargne publique », a hier à Alger Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie. Selon lui, l'excès de liquidités des banques reste « structurel » et en hausse pour les six premiers mois de 2011 (+136,2 milliards de dinars), en situation de flux positif des dépôts bancaires estimés à 363,31 milliards de DA, proche des flux de crédits évalués à 364,58 milliards de DA.