L'intervention de Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, au Symposium sur la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme, s'articulant autour de la 66e Assemblée générale des Nations unies, a été un véritable plaidoyer pour une meilleure gestion internationale de la lutte antiterroriste. Faisant entendre, avec insistance, la voix de l'Algérie devant les nations du globe sur la lancinante question du financement du terrorisme, le représentant de l'Algérie n'a pas hésité à catégoriser celui-ci comme «l'un des leviers les plus puissants» qui encourage l'action terroriste et qui lui donne les moyens de se renouveler et de recruter au sein des populations jeunes et sans horizons vivables. Profitant de cette rencontre qui devait constituer un espace d'évaluation de la mise en œuvre de la stratégie antiterroriste mondiale des Nations unies, adoptée en 2006, ainsi que de la coopération, M. Medelci a ainsi mis le doigt, entre autres faits liés au financement du terrorisme, sur le phénomène de paiement des rançons par certains pays occidentaux suite à la prise en otages de leurs ressortissants par les groupes armés. Si le paiement des rançons n'est pas le seul mode de financement, il n'en est pas moins celui qui révèle la «complicité» avec le terrorisme des Etats censés le combattre. Une dérive que l'Algérie avait à maintes reprises condamnée, appuyée, en cela, par la plupart des pays de la planète, Américains et Britanniques en tête. Evoquant directement les implications de cette pratique inacceptable et égoïste qui grève tout effort de lutte antiterroriste, le ministre algérien des Affaires étrangères a estimé que celle-ci «constitue un appel d'air aux composantes les plus vulnérables et les plus démunies des populations, dont particulièrement la jeunesse dans certaines régions du monde à l'instar des pays de la sous-région du Sahel». Il faut préciser que l'Union africaine avait très vite réagi à ce phénomène et adopté la décision condamnant le versement de rançons, ouvrant ainsi positivement la voie à d'autres décisions du même genre, notamment au sein de l'ONU, où des résolutions furent adoptées pour faire face à cette situation. Un des points figurant dans l'intervention de M. Medelci qui ont brillé, outre celui lié au versement d'argent pour la libération des otages, concerne la condamnation par l'Algérie de toutes les formes de terrorisme. Il est important de souligner, à ce dernier titre, que l'orateur a adjoint à cette position fort connue de l'Algérie le fait que notre pays condamne aussi, précision de taille, «les actions qui ont pour conséquence directe ou indirecte son (le terrorisme, ndlr) encouragement et son renforcement». Ce qui a le mérite de renvoyer directement au phénomène de paiement des rançons, mais aussi aux actions de déstabilisation sécuritaire et politique qui ébranlent la sous-région et favorisent une anarchie propice au développement des capacités de nuisance des groupes terroristes. Fermeté, prévention, évaluation des menaces et des risques… Tels sont les maîtres-mots d'une posture antiterroriste de l'Algérie que M. Medelci a eu à cœur à partager avec les autres pays de la planète. Autre espace dans lequel et en vue duquel l'Algérie adhère fermement et volontairement à toute action antiterroriste, le cyberspace que le terrorisme tend de plus en plus à exploiter pour propager ses idées de violence et coordonner ses actions dans le monde. C'est là un point de lutte antiterroriste tout aussi important que les autres et sur lequel la coopération algérienne avec l'ONU est en train de s'améliorer de jour en jour, de même que celui concernant l'échange d'informations et de matériels documentaires et d'archives. Et M. Medelci de souligner que l'Algérie a mis à la disposition de l'ONU une quantité d'informations à travers toutes sortes de supports, qui mettent en exergue « les résultats positifs, en matière de dé-radicalisation, de la politique de paix et de réconciliation nationale mise en œuvre par l'Algérie depuis plus d'une décennie».