Plusieurs centaines d'Afghans manifestaient, hier, à Kaboul pour dénoncer l'assassinat mardi de l'ancien président afghan Burhanuddin Rabbani, chargé de négocier la paix avec les talibans, ont rapporté les médias. Rabbani a été tué mardi dans sa maison en plein centre de Kaboul par une bombe dissimulée dans le turban d'un kamikaze qui prétendait lui délivrer un message important des talibans. Des «funérailles nationales» auront lieu «probablement jeudi ou après-demain», a déclaré à la presse le porte-parole de la Jamiat-i-Islami, le parti de l'ancien président assassiné. Rabbani est la plus haute personnalité politique afghane assassinée depuis l'invasion du pays par les forces occidentales emmenées par les Etats-Unis qui a chassé les talibans du pouvoir à la fin 2001. Nommé par M. Karzaï à la tête du Haut Conseil pour la Paix depuis octobre 2010, l'ancien chef de guerre antitalibans tadjik était chargé d'entrer en contact avec les cadres des talibans, issus eux de l'ethnie pachtoune, la plus importante du pays, pour entamer des pourparlers de paix. C'est d'ailleurs dans le cadre de ces efforts qu'il a été la victime d'un «piège». Selon son entourage, des membres du Haut conseil avaient recommandé à Rabbani de rencontrer le kamikaze qui s'était présenté comme un cadre taliban mandaté pour négocier. L'homme a déclenché la bombe dissimulée sous son turban.