«Plus de 24 500 travailleurs contractuels n'ont pas perçu de salaire depuis le mois de janvier dernier. Ils attendent toujours d'être intégrés d'une façon permanente», a affirmé Ali Khamiss, président par intérim du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap). Le responsable a appelé la tutelle à consulter les partenaires sociaux sur le nouveau projet de loi sanitaire «avant de l'envoyer devant l'APN». Selon l'orateur, «depuis 2002, et avec la succession de six ministres, à ce jour, aucune politique n'a été promue. Bien au contraire, le secteur connaît une dégradation jour après jour, dans l'indifférence de la tutelle». Lors de la conférence de presse tenue hier au siège du syndicat, Ali Khamiss est revenu sur la situation du secteur de la santé. Il constate des détériorations que résultent des pratiques de certains responsables. Le conférencier est revenu sur la question des transferts des malades des établissements publics vers le privé avec la complicité des soignants. «Les citoyens se retrouvent de plus en plus otages de ces pratiques. Personne ne veut intervenir pour y remédier et mettre fin pour préserver le secteur public», s'exclame-t-il. Quant à la pénurie de médicaments qui perdure, «le problème réside en l'absence de politique destinée à prévoir un stock de sécurité comme dans un pays qui se respecte», selon lui, en précisant que 90% de ces problèmes sont d'ordre organisationnel «nécessitant l'intervention du ministère de la Santé». «Ce n'est pas une mauvaise distribution des médicaments à travers le pays qui en est la cause», déclare-t-il. Répondant à une question sur l'éventuelle participation du Snapap à la tripartite qui devra se tenir à partir de demain, Ali Khamiss a affirmé que «nous n'avons reçu aucune invitation pour cette concertation. Au moment où le président de la République donne des directives pour inclure les partenaires dans le dialogue social, on nous exclut !» ajoutant que «cela est la preuve concrète de l'incohérence entre le discours politique et la réalité du terrain». Néanmoins, le représentant du Snapap a annoncé avoir reçu une invitation du ministère de la Santé. Ce dernier a installé un comité ad hoc ministériel, dont les travaux débuteront le jeudi 6 octobre prochain, pour la concertation avec les différents syndicats de la santé.