Nous ne devons pas rester indifférents à ce qui se passe dans la Corne de l'Afrique, le monde doit réagir face à ce drame humain, tel est le message de Benoît XVI face au constat des tragédies se déroulant en Somalie et au Kenya. D'après la FAO et le PAM (Programme alimentaire mondial), il y a eu une «très forte mobilisation de la communauté internationale» face à la sécheresse dans la Corne africaine. Ils préconisent la nécessité de mettre en place des solutions de «long terme» garantissant la sécurité alimentaire de la région, et appelé à ce que cette mobilisation «ne doive pas faiblir». Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a tiré la sonnette d'alarme, déclarant que «les besoins au total sont de 1,6 milliard de dollars pour la Somalie où les enfants et les adultes meurent chaque jour selon un rythme horrible». Selon un rapport des Nations unies, la sécheresse menace 12 millions de personnes au Kenya, en Ethiopie, à Djibouti, au Soudan, en Ouganda et plus particulièrement en Somalie où l'ONU a décrété formellement «l'état de famine»dans deux régions du Sud contrôlées par les insurgés shebab. Ces derniers, en conflit armé avec les forces gouvernementales, entravent l'acheminement d'une grande partie de l'aide humanitaire. Selon le directeur de l'Office des Nations unies pour la Coordination des affaires humanitaires (OCHA), Rashid Khalikov, la situation dans la Corne de l'Afrique risque de «s'aggraver» si les donateurs ne financent pas les aides humanitaires nécessaires. L'appel humanitaire pour la région de l'agence onusienne est à 2,48 milliards de dollars pour la survie de quelque 12,4 millions de personnes frappées par la sécheresse. Pour M. Khalikov, la situation en Somalie «est grave et évolue dans le mauvais sens». «Le danger est que la famine se répande à d'autres parties de la Somalie », a t-il expliqué. Selon le Fonds de l'ONU pour la protection de l'enfance (Unicef), plus d'un million d'enfants du Sud «ont désespérément besoin d'aide urgente», et doivent «être la première priorité» de l'action humanitaire internationale dans ce pays. lors d'une rencontre, vendredi à la Maison Blanche, entre le président des Etats-Unis Barack Obama et quatre chefs d'Etat africains, le président américain a noté que «la famine due à la sécheresse dans cette région va requérir une réaction d'envergure» en présence des présidents béninois Boni Yayi, guinéen Alpha Condé, nigérien Mahamadou Issoufou et ivoirien Alassane Ouattara. Il a déploré que la situation «n'ait pas encore suffisamment attiré l'attention». Alors que le pape Benoît XVI a appelé le monde à réagir et à ne pas rester «indifférents» face à ce qui se passe dans la région de la corne Africaine. «Nous ne devons pas être indifférents à la tragédie de la faim et de la soif», a-t-il clamé. En ajoutant que la population de cette région «souffrent des conséquences dramatiques de la famine aggravée par la guerre et l'absence d'institutions stables». La Chine, quant elle, a déclaré être «profondément préoccupée par l'ampleur de la famine due à une sévère sécheresse dans la Corne africaine» et annoncé, à cet effet, une aide humanitaire d'urgence de 14 millions de dollars aux pays de la région. Dans le même registre, une déclaration de la porte-parole de l'organisation de l'ONU pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), faite hier à Genève indique qu'il y a quelques endroits «touchés par une insécurité alimentaire, causée par la sécheresse». Elle explique que l'Ouganda «sera peut-être le prochain pays touché par une situation alarmante de malnutrition causée par la sècheresse.