La Tunisie attendait hier les résultats définitifs du premier scrutin libre de son histoire, qui devraient confirmer une large victoire du parti islamiste Ennahda et donner le coup d'envoi aux tractations politiques pour dégager une majorité dans la nouvelle assemblée. A quelques heures du dénouement, la mission des observateurs de l'UE a salué une élection organisée dans la «transparence» et n'a relevé que des «irrégularités mineures» lors du scrutin. Ennahda a revendiqué, dès lundi, une position dominante sur le nouvel échiquier politique, estimant son score entre 30% et 40% au sein de l'assemblée constituante élue dimanche, neuf mois après la révolution qui a chassé le président Zine El-Abidine Ben Ali et lancé le printemps arabe. «Raz-de-marée pour Ennahda», affirmait en une, hier, le quotidien arabophone Chourouk, tandis que le Maghreb indépendant (arabophone) titrait : «Ennahda sur les marches du pouvoir ?» Les premiers résultats, provisoires, annoncés lundi dernier par la commission électorale indépendante (Isie) donnaient Ennahda largement en tête pour le vote de la diaspora, avec 9 des 18 sièges (sur les 217 de l'assemblée) réservés aux Tunisiens de l'étranger.