Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, Nourredine Kehal, directeur général de l'OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales), a rappelé qu'au cours des trois dernières années la production de céréales en Algérie a varié entre 42 et 62 millions de quintaux, une situation, a-t-il fait remarquer, qui ne s'est pas produite en 50 ans, ce qui témoigne, selon lui, d'un certain nombre d'améliorations. Il a rappelé la place primordiale occupée par les céréales dans la vie du pays et le système d'accompagnement des céréaliculteurs mis en place par l'Etat dans toutes les phases de leur activité, notamment les crédits (semences, engrais, traitement) et l'opération de récolte par le parc de moissonneuses batteuses (au nombre de 1 000). Il y a, fait-il observer, une section motoculture au niveau des coopératives de céréales et légumes secs des wilayas, qui fait de la prestation de services au profit de tous les céréaliculteurs qui ne disposent pas de moyens propres. De ce fait, dit-il, les rendements ont augmenté : 8 quintaux à l'hectare en 1990, 12 q/ha en 2000 et 17 qx/ha en 2011. L'objectif, réalisable selon lui à l'horizon 2014-2015, est d'atteindre 25 q/ha sur les 3,3 millions d'hectares emblavés, pour assurer un niveau de production qui couvrirait 80-90 % des besoins du marché intérieur en céréales. Le montant des mesures d'accompagnement en faveur des céréaliculteurs tournerait autour de 500 milliards de centimes. Une opération de leasing avec PMA (production nationale) a permis à l'OAIC d'acquérir 1 000 moissonneuses batteuses, 400 tracteurs, 1 200 semoirs et toute une série d'équipements et de matériels aratoires pour la préparation du sol et du lit de semences. Il souligne que l'avenir de la céréaliculture est dans le développement de l'irrigation d'appoint de mars à mai sur 1 million d'hectares avec un itinéraire technique approprié, cela permettra de sécuriser la production nationale. Dans des conditions climatiques très difficiles dans l'Ouest du pays de nombreux céréaliculteurs ont obtenu des rendements de 50 q/ha. Les fluctuations de la production nationale influent sur nos importations qui ont atteint 3,3 milliards de dollars en 2008 puis 1,2 milliard de dollars en 2009 et en 2011, à ce jour à 2,2 milliards de dollars, du fait, explique-t-il, de la flambée des prix sur le marché international et du relèvement du quota fourni par l'Etat aux transformateurs privés (60% de façon permanente pouvant augmenter jusqu'à 70%, en fonction de certains critères). Il précise que le montant de 2,2 milliards de dollars correspond à la couverture des besoins du marché intérieur pour l'année 2011 (qui se termine) et, par anticipation, la couverture des besoins du premier semestre 2012, c'est-à-dire, explique-t-il, jusqu'à la soudure de la prochaine récolte. Il fait remarquer que l'OAIC maîtrise le marché international depuis des décennies. Il rappelle que l'importation est ouverte dans le cadre de la réglementation en vigueur mais il fait observer que les transformateurs n'importent pas parce que le coût du blé sur le marché international est nettement plus élevé que celui qui leur est cédé par l'OAIC, donc, dit-il, tout le monde se rabat sur le programme de régulation de l'Office. Enfin, une bonne nouvelle annoncée par le DG de l'OAIC : une opération lancée en 2011 permet aux consommateurs d'acheter, dans les supérettes et les coopératives, les lentilles, les pois chiches, les haricots et le riz à des prix de 30 % ou 40 % inférieurs de moins que sur le marché. Exemple : 110 DA le kg les pois chiches.