? Pour protéger la production nationale de blé dur et favoriser le développement de cette filière, une taxe douanière figurera dans la loi de finances complémentaire 2010 sur les importations de blé dur, a annoncé Nouredine Kehal, président-directeur général de l'OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales), qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. Elle assure, ajoute-t-il, l'alignement du prix d'importation du blé dur sur le prix du marché national, ce dernier étant subventionné par l'Etat. Des importateurs se sont invités dans cette filière à cause du différentiel de prix entre le cours mondial (300 dollars la tonne de blé dur) et le prix payé par l'Etat aux céréaliculteurs (350 dollars la tonne). Le P-DG de l'OAIC confirme que les récoltes attendues de blé dur et de blé tendre seront bonnes et celle d'orge moyenne. Il précise que pour la deuxième année consécutive, les besoins du marché national en blé dur seront couverts alors que l'Algérie occupait la première place en tant qu'importateur de blé dur sur le marché mondial. En fait, soulignera-t-il, pour le blé dur, le niveau de production est très bon, pour le blé tendre, l'année est bonne et pour l'orge c'est autosuffisant, la production couvre les besoins pour deux ans. Il rappelle que l'Algérie a exporté, de façon satisfaisante, de l'orge en juin dernier, 100 000 quintaux, et il annonce qu'une nouvelle opération d'exportation d'orge aura lieu si son cours boursier est intéressant. L'Algérie, dit-il, devient un pays exportateur d'orge. La baisse sensible de la production d'orge cette année, par rapport à la précédente, est due, dit-il, aux conditions climatiques difficiles qui ont prévalu dans les zones agropastorales et les Hauts-Plateaux qui sont les zones de culture de l'orge. Il relève l'amélioration des rendements en céréaliculture : 7 à 8 quintaux à l'hectare à la fin des années 1980, 12 quintaux/ha en 2000 et 17 quintaux/ha en 2009. L'objectif, dit-il, est d'atteindre 20 quintaux/ha. M. Kehal a rappelé, par des chiffres, la place des céréales dans la société algérienne : 75 % des calories que consomment les Algériens proviennent des céréales ; les Algériens consomment 180 à 200 kg de céréales par an alors qu'en Europe, cette consommation est de 50 à 60 kg/an/habitant ; sur 1,1 million d'agriculteurs, 600 000 sont des céréaliculteurs ; 3,250 millions d'hectares sont consacrés annuellement aux céréales, soit 35 à 40 % de la surface cultivée. Il annonce la création d'un comité interprofessionnel des céréales pour débattre entre tous les intervenants et trouver les solutions aux problèmes de cette filière.