Placer des raffineries de sucre de production algérienne de différentes capacités de production sur le marché traditionnellement sous l'emprise de puissances économiques comme les Etats-Unis et l'Europe n'est pas chose aisée pour un opérateur d'un pays émergent. Pourtant, le groupe de sociétés algériennes Cevital y est arrivé ces dernières années. Mieux, les raffineries sous label «Cevital» ont pratiquement effacé celles de l'ensemble des concurrents à travers le monde. C'est pourquoi que sur le marché international l'on qualifie «de référence mondiale» les raffineries et le polypropylène produits en Algérie sous le label en question. La révélation est de Issaad Rabrab le président du groupe de sociétés algériennes «Cevital». Il s'est exprimé ce dernier samedi lors de la conférence sur le thème «on peut tout réussir en Algérie». La manifestation était organisée par l'Ecole préparatoire des sciences économiques, commerciales et sciences de gestion Annaba (EPSECSGA) conduite par Mahfoud Benosmane recteur. Elle a regroupé les étudiants, enseignants universitaires, opérateurs économiques, cadres de différents secteurs socioéconomiques de la région et gens de la presse. Cette initiative, excellente du reste, a permis aux participants de découvrir ce que «réussir en Algérie» veut dire. Et surtout comment y arriver, quels moyens à utiliser, démarches à entreprendre, compétence et alliance à solliciter et quels obstacles à éviter. Homme d'affaires hors pair plus encore qu'expert en comptabilité finances, tactiquement irréprochable, Issaad Rabrab boucle ainsi et à sa manière ses 40 années d'activités dans le monde du business international. Face à un auditoire très attentif, il a fait un prestigieux tour d'horizon sur l'extension continue de ses activités industrielles. Non content d'avoir séduit ses associés et partenaires et imposer ses produits issus de la transformation en Algérie, le groupe Cevital passe à la vitesse supérieure. Dès 2012, ses équipes composées de cadres et techniciens algériens sillonneront plusieurs pays du monde pour satisfaire des commandes, le montage de raffineries de sucre sous label Cevital. Etats-Unis, Irak, Tunisie seront les premiers à en être dotés. Les marchés ont été approuvés et signés. Le groupe algérien détient la plus grande raffinerie de sucre au monde avec une capacité de 1,5 million de tonnes/an contre 500 000 produits par la plus importante raffinerie en Europe. Cevital affiche également une détermination de fer à hisser au plus haut niveau son chiffre d'affaires dans la commercialisation de sa production de polypropylène sur le marché international. «C'est une filière qui peut permettre la création en Algérie de 3 000 sociétés pour l'exportation du propylène. Issu du propane, ce produit est très recherché car demandé par différentes industries dont celles des équipements médicaux et vestimentaires à travers le monde». Celui que d'aucuns qualifient d'expert en sciences économiques, commerciales et sciences de gestion n'a pas l'intention de s'arrêter en si bon chemin. Comme pour confirmer que le thème de la conférence «on peut tout réussir en Algérie» est une réalité, le patron de Cevital a donné plus de détails sur son parcours. Ce qui donne plus de poids à ses analyses sur l'économie nationale. Tout en affirmant que les obstacles générés par la bureaucratie peuvent être levés avec de la détermination, M Rabrab a souligné la nécessité de réaliser trois grands ports à l'Ouest, au Centre et à l'Est du pays. «Les surestaries et autres frais coûtent annuellement 2,6 milliards de dollars à notre pays. Avec cet argent, l'on aurait pu réaliser trois grands ports en adéquation avec les moyens actuels utilisés pour le transport maritime. Les deux seuls ports de Jijel et Arzew réalisés depuis l'indépendance sont tout aussi petits. Ils ne répondent pas aux normes à même de réduire les surestaries et accélerer le développement du secteur économique national» a t-il argumenté. Selon lui, l'échec de la politique de privatisation des entreprises publiques en Algérie est le fait de responsables qui rejettent cette option. 2e contributeur fiscal après sonatrach et 1er exportateur hors hydrocarbure du pays, le patron de Cevital a exprimé l'intéressement de son groupe à l'utilisation de l'énergie solaire. Il s'est dit prêt à investir pour la réalisation d'unités de 600 MW «1% de la surface de notre Sahara fournirait en énergie solaire toute l'Europe» a-t-il souligné. Avant de conclure sa conférence, M. Rabrab a annoncé le lancement prochain par son groupe de trois grands projets (hôtellerie, loisirs et détentes - industrie) dans la wilaya de Annaba. Isaad Rabrab pèse quelque 2,5 milliards de dollars. Un chiffre astronomique qui représente le chiffre d'affaires réalisé en 2010. Il est appelé à atteindre 3,3 milliards de dollars à fin 2011. Il a bâti son succès pour avoir racheté plusieurs sociétés en difficultés. Le patron de Cevital compte une trentaine de sociétés dont Profilor devenue leader national de la production et de la commercialisation du fer plat. Il emploie 12 000 salariés à travers l'ensemble du territoire national. Lui qui a la passion d'entreprendre et l'ambition de réussir ce qu'il entreprend, estime que la lourdeur des textes de lois favorise la corruption et les passe-droits.