Alger et le Caire veulent renforcer leurs relations bilatérales, notamment sur le plan politique, par un rythme soutenu des concertations, devant refléter les «relations historiques», selon Mourad Medelci et son homologue égyptien, Mohamed Kamel Amr. Au cours du point de presse animé conjointement hier à Alger, le ministre égyptien des Affaires étrangères et son homologue algérien ont affiché la volonté politique des deux pays à peser davantage sur la scène arabe. M. Medelci a déclaré que les deux pays «peuvent jouer un rôle important» au vu «de leurs capacités respectives», alors que son homologue égyptien mettra en exergue «les relations historiques» liant les deux pays. «Nous n'oublions pas la position d'Alger en soutien à l'Egypte en 1973», devait-il souligner. Les deux ministres ont indiqué que les conditions internationales et régionales «sont difficiles». La crise syrienne, par son actualité tragique, a été au centre du point de presse en question. La Ligue arabe, rappelons-le, a pris la décision de suspendre Damas samedi, mesure intervenant à la suite d'intenses tractations entre les membres de l'organisation de Nabil Arabi et ceux de la commission en charge du plan arabe présidée par le Qatar. A ce propos, M. Medelci a indiqué que le traitement de la crise syrienne doit ramener le «calme et l'apaisement», et que la meilleure voie à prôner est celle du «dialogue inter-syrien». Il mettra l'accent sur la «relance et la dynamisation du plan arabe» pour «éviter toute intervention étrangère» en Syrie. Bon nombre d'observateurs se sont étonnés de la position prise par Alger à la réunion ministérielle sur la Syrie, samedi dernier, aboutissant à la suspension de Damas de la Ligue arabe, et M. Medelci a tenu à apporter des éclairages sur le déroulement des travaux de cette réunion. «Alger et le Caire ont œuvré conjointement» à faire aboutir la feuille finale adoptée samedi, après avoir apporté des arrangements à la feuille initiale. Ce qui semble illustrer encore une fois le rôle de certains pays arabes au sein de l'organisation de Nabil Arabi, dans le traitement de la crise syrienne, à l'image des pays du Golfe, à leur tête le Qatar, sur la base de l'approche politique prônée par ce pays en direction de la Libye. Cela étant, les deux ministres ont exprimé leur volonté politique de relancer et renforcer l'axe Alger-Caire, pour peser sur le cours des évènements sur les scènes arabe et internationale. Le ministre des Affaires étrangères a soutenu que «l'Algérie ne rappellera pas son ambassadeur à Damas» et qu'elle «maintient» ses relations bilatérales avec Damas, «l'Algérie étant souveraine dans ses décisions». «C'est aujourd'hui plus que jamais qu'il faut entretenir des relations avec Damas» a déclaré M. Medelci, tout en indiquant que «le gouvernement syrien est le premier responsable de la situation qui prévaut en Syrie».