En attendant l'accréditation de son parti, Amara Benyounes président de l'Union pour la démocratie et la République (UDR), se prépare d'ores et déjà aux législatives de 2012. Lors d'une réunion, tenue hier à Alger, avec les membres de la coordination régionale du centre, l'ex-député RCD s'est dit pour la révision de la Constitution tout en émettant des réticences quant à la création d'un Conseil institutionnel. Amara Benyounes a enfilé son costume de candidat aux prochaines élections législatives, pour revenir sur l'actualité de la scène politique algérienne. Cette rencontre a été l'occasion pour ce futur candidat d'afficher son soutien inconditionnel à la question relative à la révision de la Constitution, une mesure soutenue par le président de la République et qui sera l'une des premières missions de la future Assemblée populaire nationale (APN), dont l'élection est prévue en mars 2012. Cependant, l'orateur a souligné le risque encouru par le pays de se retrouver face à «un deuxième accident diplomatique» par l'installation d'un Conseil institutionnel «lequel permettra, aux fondamentalistes, autrement dit les islamistes, de reconquérir du terrain»; le président de l'UDR faisait par cette déclaration, allusion à la décennie noire ayant secoué l'Algérie et dont les séquelles sont toujours présentes dans l'esprit des citoyens. Revenant sur la question de l'agrément de son parti et sur les futures législatives, Benyounes s'est dit prêt à envisager tous les cas de figure possibles, «nous ferons le nécessaire pour obtenir l'agrément tant attendu depuis des années» considérant que la promulgation de la nouvelle loi dans sa monture actuelle ne l'indispose pas. Dans le même sillage, il a dénoncé les pratiques douteuses des partis quant à leur financement en faisant allusion à l'alliance présidentielle. Situant les problèmes rencontrés par les nouveaux partis politiques, M. Benyounes les a résumés en deux points, «le financement par l'Etat et les lobbies se trouvant dans le Parlement». En ce qui concerne le quota des femmes candidates dans les listes électorales, le représentant de l'UDR a appelé le président de la République à faire passer ce taux à 50% au lieu des 30% votés par l'APN, estimant que «la femme est déjà victime du Code de la famille qui n'a toujours pas été changé, on parle de l'incompétence de la femme mais on omet souvent de parler de l'incompétence de ceux qui sont actuellement au gouvernement» faisant allusion à la passivité flagrante des politiciens algériens.