«La déforestation menace le climat de notre planète. Cela menace le développement économique national. Mais avant tout, cela menace les populations et les communautés. Leur subsistance, leurs revenus, leur culture et leur manière de vivre dépendent d'une forêt en bonne santé». C'est ce qu'a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un discours prononcé dans la ville de Palangkaraya, située dans la province du Kalimantan central, lors de sa visite en Indonésie, saluant à cet effet les efforts de celle-ci en matière de lutte contre la déforestation. Le SG a appelé à faire plus au niveau global pour lutter contre la dégradation des forêts. «Le Programme de collaboration des Nations unies sur la réduction des émissions liées au déboisement et à la dégradation des forêts dans les pays en développement (REDD+) a pour but de créer une valeur financière sur le carbone stocké dans les forêts. C'est une incitation de plus pour les gouvernements et les communautés locales à préserver et à gérer les forêts de manière durable», a-t-il poursuivi. Il a insisté sur la nécessité de donner la parole aux populations autochtones afin de faciliter la protection de l'environnement. «En résumé, notre travail va bénéficier aux populations locales tout en aidant à répondre à des problèmes globaux sur le changement climatique. Globalement, la déforestation constitue environ 17% des émissions de carbone», a-t-il souligné, en ajoutant qu'il était plus que jamais nécessaire de limiter l'augmentation de la température mondiale. Il a tenu à éclairer la position de l'ONU vis-à-vis de son combat contre le réchauffement climatique en martelant : «Alors que le Programme REDD+ peut jouer un rôle décisif dans les pays en développement dans le combat global contre le changement climatique, il n'est pas un substitut aux réductions profondes des émissions de gaz à effet de serre dans les pays en développement. Ces mesures sont complémentaires». Ban Ki-moon a de nouveau appelé la communauté internationale à se mettre d'accord à la prochaine rencontre de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques qui se tiendra à Durban début décembre afin de parvenir à des accords concrets lors de la Conférence sur le développement durable de Rio l'année prochaine. «Nous devons également lancer le Fonds vert pour le climat acté à Cancun et aller de l'avant avec des financements de court terme et de long terme sur le changement climatique», a préconisé Ban Ki-moon. Par ailleurs, et dans un rapport publié cette semaine, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et plus de 200 entreprises financières encouragent les négociateurs de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) à respecter le cadre politique international sur la réduction de la déforestation et la dégradation des forêts, connu sous le nom de REDD+. Le rapport en question estime que tout éventuel accord négocié au sommet de Durban en Afrique du Sud au plus tard cette année devra obligatoirement inclure une mention qui montre clairement le rôle fondamental de l'engagement du secteur privé et des investissements privés dans le financement de REDD+, ainsi que des mesures efficaces pour s'attaquer aux causes de la déforestation en changeant les attitudes et les comportements du secteur privé sur l'usage durable des terres. Selon le même rapport, une mauvaise politique en matière de lutte contre les effets du changement climatique sur les forêts entraînerait des pertes pour l'économie mondiale d'une valeur de mille milliards de dollars par an à partir de l'an 2100, et cela affecterait une grande partie du milliard de personnes à travers le monde qui dépendent des ressources de la forêt pour survivre. Une bonne gestion permettrait au contraire un marché du carbone basé sur le secteur forestier qui pourrait mobiliser des investissements pour protéger et réhabiliter les forêts à hauteur de 10 milliards de dollars par an.