Les partis de l'opposition savent très bien que les obstacles qui se dressent sur le chemin de leur accès au pouvoir ne seront jamais levés, du moins ne le seront pas par ceux qui sont au pouvoir. Dans tous les pays du Tiers-monde, cela se passe comme ça. Le pouvoir ne se lâche pas. Cependant, il faudrait reconnaître que les pays arabes en ont fini avec les coups d'Etat visibles. Mais cela ne suffit pas pour dire que dans un système où il n'y a plus de coup d'Etat visible, il y a forcément la démocratie. C'est une condition nécessaire, mais pas suffisante. Ni vers l'islamisme, ni vers l'intégrisme, ni vers la démocratie. Ceux qui sont au pouvoir vont tenter, bien sûr, de concilier entre une évolution contrôlée du système politique et leur propre maintien au pouvoir, ce qui serait somme toute normale, car il ne saurait exister de parti ou de personnalité qui accepterait sans résister de se faire évincer du pouvoir. Dans aucun pays au monde il n'existerait un pouvoir versé dans l'euthanasie. Si ce n‘est pas moi, ce sera donc mon fils, ou alors ma famille propre ou en dernier recours ma famille politique (ou clanique). Le concept de succession dynastique existe bien dans la tradition arabe, où régnaient surtout des rois. Les évènements survenus dans les pays arabes montrent que la rupture de la cohésion nationale par l'absence d'une identité collective et intégrante, l'absence de la souveraineté populaire dans l'exercice du pouvoir, le dynamitage de la passerelle qui mène vers une réelle alternance, en conséquence la présidence à vie, l'accès au pouvoir sur la base de l'appartenance à une ethnie, à une communauté, à une religion, sont les principaux facteurs de mise en péril de la sécurité nationale.