La République démocratique du Congo (RDC) parviendra-t-elle à tenir le calendrier qu'elle s'est fixé ? La semaine dernière, la course contre-la-montre avait commencé pour que se tiennent, comme prévu, les législatives et la présidentielle ce lundi. Les violences qui ont émaillé la campagne inquiètent Le défi est d'abord logistique: 62 000 bureaux de vote doivent être installés dans un pays grand comme quatre fois la France, mais qui ne compte que 1 000 km de routes goudronnées. L'autre défi est politique. Avec ce scrutin, «la RDC montrera, ou pas, sa capacité à organiser ses propres élections démocratiques sans l'aide de la communauté internationale [contrairement aux dernières élections en 2006]», explique Marc-André Lagrange, chercheur à l'International Crisis Group à Kinshasa. Les observateurs internationaux seront cette fois beaucoup moins nombreux : 148 de l'Union européenne, contre 300 en 2006, et aucun des Nations unies, contre 2 250 lors du dernier scrutin. Or, les violences qui ont émaillé la campagne n'augurent rien de bon. «Nous sommes inquiets, surtout pour l'après-publication des résultats», souligne Dirk Koch, président de l'ONG Search for Common Ground. Samedi, des violences entre camps rivaux ou avec les forces de l'ordre ont fait au moins trois morts. Onze candidats se présentent à l'élection présidentielle, dont le président sortant Joseph Kabila et l'opposant historique Etienne Tshisekedi, et 19 010 aux législatives.