ALGER- Les actes de violence liés aux élections présidentielle et législatives, prévues le 28 novembre en République démocratique du Congo (RDC), ont suscité l'"inquiétude" de la communauté internationale qui a exhorté tous les acteurs politiques à s'engager dans un processus électoral "pacifique". A moins de trois semaines de ce scrutin à un tour, la tension s'est exacerbée en RDC où des affrontements ont opposé lundi des partisans de la majorité et de l'opposition, faisant plusieurs blessés à Lubumbashi, la deuxième ville du pays, située dans le sud-est. Des militants de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, opposition) d'un côté et du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, au pouvoir) et de l'Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec) de l'autre se sont affrontés à coups de pierres dans la capitale de la province du Katanga (sud-est). Ces incidents interviennent en pleine campagne électorale pour les législatives et la présidentielle, après un appel à la violence lancé par l'opposant et candidat à la présidentielle, Etienne Tshisekedi qui s'est également proclamé "président de la République". Ce dernier a appelé ses sympathisants à "casser les portes des prisons" si le gouvernement ne libérait pas dans les "48 heures" des militants arrêtés au cours de manifestations. De nombreux pays et organisations internationales ont exprimé leur "profonde inquiétude" provoquée par cette situation tendue notamment les membres du Conseil de sécurité de l'ONU qui ont "exhorté toutes les parties à faire campagne de façon pacifique". Dans une déclaration lue à l'issue d'une réunion des quinze pays du Conseil de sécurité sur la RDC, ces derniers "en appellent à des élections crédibles et pacifiques". S'exprimant devant le Conseil de sécurité, Roger Meece, représentant pour la RDC du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, a expliqué que la mission de l'ONU en RDC (Monusco) était "fermement déterminée" à "contribuer à des élections pacifiques, libres et démocratiques". Selon lui, "l'inquiétude majeure concernant la sécurité du pays demeure les activités des groupes armés dans l'est". Dans un communiqué publié à Kinshasa, l'Union européenne (UE) a affirmé avoir "pris note avec préoccupation des actes de violence et des propos tenus en public ces derniers jours appelant au non respect de la loi et susceptibles de conduire à un climat de violence et de tensions politiques, sociales et ethniques". Pour apaiser cette tension, l'UE a appelé les autorités congolaises tout comme l'opposition à "s'engager sans réserve sur un processus électoral apaisé, respectueux de tous et permettant des élections libres et crédibles". S'exprimant par la voix de son porte-parole Bernard Valero, la diplomatie française a, de même, appelé tous les acteurs politiques en RDC à "éviter toute déclaration ou action qui seraient de nature à envenimer un situation déjà tendue". De son coté, l'ambassadeur britannique à Kinshasa, Neil Wigan, a appelé dans un communiqué les candidats "à faire preuve de retenue durant la campagne électorale" et à "éviter de faire usage d'un langage susceptible d'exacerber les tensions entre les communautés ou de nature à occasionner des affrontements avec les forces de sécurité". En Belgique, les ministres des Affaires étrangères, Steven Vanackere, et de la Coopération, Olivier Chastel, ont jugé "inacceptable qu'un candidat se proclame lui-même président légitime et appelle à la violence", en visant sans le nommer M. Tshisekedi, leader de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Onze candidats, dont le chef de l'Etat sortant Joseph Kabila, se présentent à la présidentielle le 28 novembre dont les résultats provisoires doivent être donnés le 6 décembre, alors que 18.855 candidats vont se disputer 500 sièges de députés.