Il y avait beaucoup de monde mardi et mercredi derniers à la 5e édition des Journées de «Annaba Cinéma». Réalisateurs, scénaristes, acteurs, comédiens et public s'y étaient bousculés, les uns pour présenter leurs œuvres cinématographiques, les autres pour les visionner et débattre de leur qualité thématique, lors des conférences-débats dans la salle de spectacles et de conférences du palais de la culture et des arts Mohamed-Boudiaf. Les organisateurs, la direction de la culture de la wilaya et celle du Palais de la culture et des arts Mohamed-Boudiaf, lieu de la manifestation, avaient élaboré un consistant projet avec la projection de 16 courts métrages. Pour le nombreux public cinéphile de Annaba, ces deux journées représentent un temps retrouvé du cinéma algérien. C'est d'une certaine manière, l'objectif assigné à la manifestation pour la réussite de laquelle il a été mis en place d'importants moyens humains et matériels. Durant 2 jours donc, Annaba a vécu au rythme des projections cinématographiques d'une durée variant entre 5' et 20'. Les films ont pour réalisateurs des Algériens dont le nom, pour certains, a brillé dans le ciel du cinéma national, arabe et mondial. A ces journées «Annaba-Cinéma» avaient également participé de jeunes algériens des deux sexes passionnés de réalisation cinématographique, ce qui a amené des interrogations sur ce que sont devenues les Journées cinématographiques méditerranéennes de Annaba (JCMA). Après trois éditions dont la réussite des deux premières avait sérieusement concurrencé d'autres similaires du Bassin méditerranéen, dont le festival de Carthage, on n'en a plus entendu parler depuis le début des années 1990. Interrogations aussi sur la disparition du festival national du cinéma amateur de Annaba des années 1980 que les cinéphiles algériens se faisaient annuellement un plaisir de vivre. C'est pourquoi durant ces journées «Annaba Cinéma 2011», les titres des courts métrages programmés pour être projetés étaient pratiquement de toutes les discussions. Tant et si bien que la tendance pour la première journée avait été à la mise en relief de ceux qualifiés d'intéressants ou relégués dans le lot des curiosités cinématographiques. Selon les spécialistes du 7e Art présents à Annaba pour animer des conférences-débats, ces films devraient bondir au premier rang des bonnes réalisations du court métrage. Garagouz de Abdenour Zahzah, 16 prix de niveau mondial, avait eu le privilège d'ouvrir le bal. En quelques séquences, les films projetés ont offert divers aspects de la vie en société dans notre pays et ailleurs. Ainsi Maâlem du réalisateur Ahmed Zir (Sétif), un fidèle des journées de Annaba, Akher Madfane de Mahdaoui Ghrib (Chlef), Chaar Min Etourat de Nacer Mahboub (Oued Souf), oua yatahakak El Amal de Houamli Abdelhamid (Biskra), Min Amrad Anabatet de Abdelhak Zazaa (Alger), Li Kouli Chey taman de Azoun Lotfi (Annaba), Atroukni Ahlem de Benziane Moussa (Oran) ou le film Ama 4 de Boussis Faïza (Saïda), qui, projetés durant les 2 jours, étaient porteurs de réelles promesses. Pour les connaisseurs du 7e art, ils représentent une mine inépuisable d'anecdotes dans le quotidien de chacun. D'autres films programmés comme ceux des réalisateurs Fethi Berrid Tarat Biladi (Ouargla), El Djamel de Saçi Hadad (Illizi), Taleb Ali (Tindouf), Ahlam fi Alalia de Djabali Soltane (Tébessa), Rihla Oual Ard de Bacha Djamel (Tizi Ouzou, El Kadoua de Cheikh Dahmane Amar (Annaba), ont été qualifiés de véritables chefs-d'œuvres thématiques. Au titre d'argument, l'on nous a précisé que les auteurs ont montré une liberté radieuse dans les thèmes abordés et dans la technique appliquée dans les prises de vue. C'est dire que cette 5e édition du «Cinéma Annaba», organisée sous le haut patronage de Mohamed Ghazi, wali de Annaba, a eu le mérite de donner une vision moderne et actuelle de nos traditions, us et coutumes. D'où la réussite de la manifestation à l'ouverture de laquelle les organisateurs ont rendu hommage au réalisateur Abdenour Zahzah. Invité d'honneur, il était arrivé à Annaba avec dans ses bagages 16 prix. Ils lui ont été discernés dans différentes manifestations aux Etats-Unis, au Canada, en Australie et dans le monde arabe. Hommage rendu aussi à Hakim Dekar, Salah Ougroud et autres acteurs et comédiens au côté de Abdelhamid Meddahi, directeur de la Cinémathèque d'Annaba. Même si elle est de moindre envergure que les Journées cinématographiques de Annaba de la fin des années 1980, la manifestation devrait servir de rampe de lancement à la reprise de beaucoup d'autres manifestations culturelles mises en veilleuse.