Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a accusé les Etats-Unis d'avoir fomenté la contestation contre les législatives. «Nous comprenons tous qu'une partie des organisateurs (des manifestations) agissent selon un scénario connu», a-t-il souligné. Ainsi, après la Libye, après la Syrie, la Russie est sur la sellette - et à la marge, la Chine, en permanence d'ailleurs ; les médias s'en donnent à cœur-joie : tout est bon pour dresser l'opinion «internationale» (notamment à travers des supports comme France 24) contre les pays ciblés pour leur non-alignement ou (et) convoités pour leurs ressources. On va même jusqu'à nous apitoyer sur le sort d'enfants torturés et tués, soi-disant, par les Syriens fidèles à leur dirigeant. Un peu gros, quand même ! Les montages habiles ne nous feront pas oublier toutes les jeunes victimes des guerres néocoloniales de l'OTAN... La Syrie est dans le collimateur. Et son protecteur russe aussi, à la faveur des dernières élections. Toutes les occasions sont saisies pour discréditer un pays refusant les diktats de l'Occident. La Russie, avec son droit de veto à l'ONU, avec ses navires de guerre postés près de la Syrie, avec ses Poutine rebelles au grand désordre établi, la Russie, donc, gêne. Elle est désormais ciblée par ceux, à Washington, à Londres, à Tel-Aviv - ou à Paris, maintenant - qui ne veulent surtout pas d'un monde multipolaire non-aligné. Comment venir à bout d'une puissance récalcitrante comme la Russie, de surcroît dirigée par un homme à poigne, sinon en la minant de l'intérieur ? Et là, la stratégie qui a enfanté les «révolutions» entre en jeu. Encore et toujours. La Libye vient d'en faire les frais, le Venezuela a failli en faire les frais, la Biélorussie aussi, et la Syrie est ciblée. Avec les conséquences que l'on connaît, pouvant déboucher sur une guerre civile meurtrière dûment préparée par les apprentis sorciers «us-raéliens», comme disent les blogueurs engagés. Car si l'on ne parle jamais d'Israël, il faut savoir que cet Etat, en toute discrétion, mène le bal, en coulisse, un peu partout, pour défendre le modèle qui lui est cher : militaro-financier. Et la France de Sarkozy (accointée avec le pseudo philosophe BHL) a emboîté le pas... et même pris la tête de ces croisades «humanitaires » ou pour la «démocratie» - car il faut bien parer de toutes les vertus les ingérences néocoloniales meurtrières et prédatrices. Alors, comment prépare-t-on l'éclatement d'un pays, sa dislocation, comment concocte-t-on les grands changements géopolitiques, comment élabore-t-on ces «révolutions» pour «la démocratie» ? Il faut distinguer deux périodes : celle des Révolutions de couleur, hier, et celle des guerres «humanitaires», aujourd'hui, chères aux Kouchner et aux néo-conservateurs de tout poil.