La 8e édition du Festival international consacré au soufisme, culture et musique a débuté, hier, dimanche, au Palais de la culture de Tlemcen. Cet événement, placé sous le thème : «Les routes de la foi, Abû Madian : une lanterne sur la voie», réunira plus de 25 pays. Durant quatre jours, la préservation du patrimoine immatériel, qu'est le soufisme (mystique), sera au cœur des communications présentées par plus de 70 professeurs et chercheurs, venus des quatre coins du monde ; les conférenciers mettront en lumière l'un des précurseurs du soufisme en Andalousie et dans le Maghreb, le saint patron de Tlemcen. Les conférences ont débuté avec une communication de Maria del Pilar Garrido Clemente de l'université de Murcia en Espagne, intitulée «Le voyage intérieur depuis Ibn Masarra jusqu'à Abou Madian : une invitation au dialogue». Seront aussi présents parmi les conférenciers, Aïcha El Bouazaoui, présidente des ligues des nobles de Sidi Bouaza du Maroc ainsi que le dernier descendant de la lignée d'Abu Madian, l'Egyptien Mohamed Ben Talha El-Husaini. Cette rencontre académique, initiée par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), visera à appliquer scientifiquement le phénomène des routes de la foi à la voie d'Abû Madian, saint patron de Tlemcen et diffuseur du soufisme originel, depuis Béjaïa à l'ensemble du Maghreb et bien au-delà. Ce colloque international se décline en trois axes, à savoir les premiers foyers du soufisme occidental notamment au Maghreb et en Andalousie, la voie d'Abu Madian entre passé et présent et, enfin, la pensée akbrarienne et l'héritage madianite. Durant la cérémonie d'ouverture, Slimane Hachi, président CNRPAH, a indiqué que ce colloque ouvrira des portes à «la réflexion sur une pratique très répandue dans le monde arabe et islamique», avant d'ajouter que, comme chaque année, «le comité scientifique relatif au soufisme est mis en place». De son côté, le Pr Zaim Khenchelaoui, coordinateur scientifique du colloque a affirmé qu'«Abû Madian fut l'un de ceux qui ont tracé les routes de la foi pour l'humanité à travers le monde. Il est certain que la spiritualité d'Abû Madian marqua durablement le soufisme algérien et maghrébin». Dans le même sillage, Mohamed Ben Talha, présent pour la deuxième fois en Algérie, après une première visite effectuée à l'âge de 9 ans, en pleine période coloniale, a exprimé sa joie quant à l'organisation de cette rencontre : «Aujourd'hui, je me trouve dans une position qui me permet de jouir de la visite de Tlemcen, lieu saint où repose Abû Median, je présente toute ma reconnaissance au peuple et au gouvernement algériens». Cet événement offrira, selon les organisateurs, un programme très riche et diversifié pour les participants.